Carnet de Bord: Année 2003


1ère année à l'eau

Carte de Raiatéa et Tahaa

  • 1er janvier 2003: Bonne Année! Merci à toute la famille pour les mails et les messages sur le répondeur qui nous ont bien fait plaisir. Le téléphone a été remis en service comme vous vous en êtes rendu compte. Nous avons passé un réveillons trés sobre, au mouillage dans le sud de Raïatéa. Nous avions prévu de le passer sur un ilot à NaoNao, hélas nous sommes entré en collision dans le lagon avec une patate de corail en forme de cheminée qui remontait de 6 mètres de fond! J'ai voulu l'éviter l'apercevant à la dernière minute avec un coup de barre à babord: erreur! Du coup la quille n'a pas pris la patate de front mais c'est l'hélice qui a trinqué de travers. Plus de propulsion, heureusement que la grand voile était envoyée par sécurité. Il a suffit d'envoyer le génois pour louvoyer dans le chenal étroit que constitue le passage dans le lagon à cet endroit et remonter le courant et le vent jusqu'à la baie et finalement la passe de Naonao. Nous avons donc écourté le séjour, remontant l'Île par l'est jusqu'à la passe Tevapiti en face du centre ville. Nous avons pris un mouillage sur un des motus qui la délimitent pour évaluer les dégats. La chaise de l'arbre avait deux boulons qui ont sauté sous le choc, elle tournait donc librement sur l'arbre d'hélice. L'hélice tripale a une pale de tordue mais l'arbre ne semble pas avoir été tordu. Plus de peur que de mal. Deux jours plus tard nous sommes rentrés dans la baie en face de la Marina d'Apoïti, notre base en quelque sorte. Nous prévoyons de sortir l'hélice pour la redresser ou la remplacer. Quand à la quille elle n'a qu'une légère érraflure, surprenant par rapport au choc. Nous nous félicitons de la robustesse du bateau en acier...La pochaine fois, en cas de patate, nous ne tournerons pas la barre mais mettrons machine arrière toute pour freiner l'impact. Du coup notre départ de Raïtéa est retardé, ce qui n'est pas un mal au vu de nouvelles demandes d'élèves pour des cours de yoga suite à un article paru trés récemment.

  • 6 janvier 2003. Lé téléphone portable est définitivement Hors service suite à un bain de mer nocturne en montant sur le pneumatique qui nous sert d'annexe. Décidément, pas de chance avec le téléphone. On doit nous en prêter un autre en attendant de le remplacer. Nous nous réadaptons lentement à la vie à bord du Stairway au mouillage aprés avoir passé onze mois à terre sur le luxueux Shawnigan de 43 pieds. Le bateau est effectivement plus petit mais le carré mieux agencé, plus spacieux et surtout mieux ventilé. Nous avons néanmoins un certains nombre de points techniques à traiter avant de pouvoir prétendre sortir du lagon pour faire nos premières navigations en mer. L'hélice bien sûr, mais aussi l'étanchéïté des capots sur l'avant du roof, leur système de fermeture est défaillant et l'un d'eux à un plexi brisé.

  • 7 janvier 2003. Nous avons finallement rejoint la Marina en ville à Uturoa le temps de réparer l'hélice. Proche des commerces avec toutes les commodités, c'est mieux pour la famille, calme et convivial à la fois, un petit village. Les cours reprennent avec la fin des vacances de Noël qui durent un mois ici du 15 décembre au 15 janvier. C'est donc la reprise, il faut remplir la caisse de bord pour procéder aux réparations et dernières finitions du bateau. Ils nous manque encore: deux capots de 50x50 cm (étanches!!!), un pilote type ST4000 GP+ (on a un ST2000 en secours), un groupe de froid type Danfoss 12v (avec ses branchements et évaporateur) pour faire une galcière de 100 L, un guindeau de 1000W Goïot innovation, les finition des vaigrages des coursives et on sera paré au grand départ.

  • 20 janvier. Nous avons quasiement passé la semaine avec les nouveaux acquereurs de Manana qui, comme nous, ont acheté leur bateau à distance via notre annonce sur ce site. Malgré un petit soucis au niveau de l'alignement de l'arbre d'hélice suite au remplacement de l'inverseur par un quasi neuf qui a occasionné une petite voie d'eau lors de notre première sortie, "Bilou" et Christophe semblent ravis de leur choix. Le bateau est spacieux et convient à leurs projets. Il n'y a que de la cosmétique à faire et régler ce problème de calage du moteur qui devrait être fait en début de semaine. Chris et Bilou ont donc tiré leur premier bord en notre compagnie à bord du Manana et ensuite à bord du nouveau bateau de Fred, un kirk Amel. Les manoeuvres commencent à rentrer, et c'est émerveillés qu'ils ont découvert l'espace de navigation du lagon, idéal pour faire ses armes. Ils ne tarissent pas d'éloges, et nous en avons autant à leur égard car leur esprit colle bien à l'esprit du site. Comme pour nous, pour eux le bateau est un moyen d'aller vers plus d'autonomie par rapport à une société de plus en plus décallée par la soif de profit. Nous passons des journées bien chargées et il n'est pas rare que Bilou tombe de sommeil au crépuscule, la tête pleine de "babord, noeud plat, écoutes.." et autres barbaries nautiques. Chris ayant fait de la voile jusqu'à 16 ans retrouve peu à peu ses repères et a même barré honorablement pour la sortie et la rentrée du bateau dans la marina. Les soirées sont riches en échanges. C'est un peu comme si le site nous avait permis une rencontre avec des membres de la même famille invisible des amoureux de liberté, d'espace, de nature et d'authenticité. La vente de son bateau a permis à Fred de financer un bateau de taille plus modeste, mieux adapté à sa vie de célibataire. Tout le monde est content et nous sommes ravis d'avoir rendu leur rêve possible. Aprés 15 jours passés ici sur le bateau, ils rentreront en France régler leur affaires courantes pour ne revenir qu'en fin d'année. Ce qui leur laissera la possibilité de ramener tout le materiel necessaire pour le bateau. Lors de la dernière sortie pour essayer le kirk, nous avons rammassé un grain, pris un ris, moment d'émotion car le vent était violent. Puis le soleil est revenu, aprés avoir louvoyé pour remonter au vent vers un motu, nous avons mouillé l'ancre le temps d'une baignade et d'une excurssion rapide de l'île avant de repartir vent arrière avec spi assymétrique et génois tanguonné pour le plus grand ravissement de nos deux jeunes tourtereaux. Dans l'histoire, nous nous sommes enrichis d'un petit cadeau: un GPS dernier cri (selon les accords ennoncés dans la page de vente de bateaux à distance) et surtout d'une belle amitié. A suivre donc. Chris et Bilou ont fait des photos, on les mettra en ligne dés que possible.

  • 26 janvier: Isabelle jette l'éponge! Cette nouvelle année amène son lot de surprises, de révélations et de prises de conscience...déjà! Isabelle est très fatiguée par cette année passée au sec de carénage sur Shawnigan avec toutes les tensions dues aux conditions de vie dans le bruit et la poussière du chantier naval mais également des relations difficiles qui s'étaient détériorée progressivement en raison de la longeur de notre séjour, de la lenteur du chantier, des délais et devis non tenus etc... En conséquence de quoi elle a décidé de rentrer prochainement en France pour faire le point, se ressourcer, retrouver la famille et peut-être chercher du travail ou danser.... Bref, il est temps pour nous de mettre quelques océans entre nous pour faire le point. Mon premier réflexe a été d'abonder dans son sens, tant la vie est difficile ici au niveau argent. Isabelle n'arrive pas vraiment à s'adapter ni à s'intégrer et je crois qu'elle sature surtout de Raïatea plus que du bateau et de la nav qu'elle ne connaît qu'à peine. Mais bon, chacun a ses limites et il est plus prudent de ne pas les dépasser trop longtemps en zone rouge!
    Finalement, je planifie mon retour en France...avec le bateau en passant par l'Australie, la Nouvelle Zélande, la Nouvelle Calédonie, le détroit de Torres, l'océan indien, les Seychelles, la Réunion et peut-être le cap de bonne espérence si je ne me dégonfle pas avant de remonter l'Atlantique vers Gibraltar puis finalement le midi de la France où j'ai grandi: Valras-plage, Marseille....
    J'ai canalisé trop de temps, d'argent et d'énergie pour abandonner le voyage qui est aussi pour moi une quête de liberté, une ébauche d'émancipation du système (provisoire)...et aussi et surtout une retraite en solitaire attendue depuis longtemps, une retraite de plusieurs semaines voir plusieurs mois. Finalement avec le Yoga j'arrive assez facilement à travailler là où je suis, je n'ai pas besoin de beaucoup de matériel. Pour Isabelle, c'est différent: il faut une grande salle , une sono...et elle n'arrive pas à se résoudre à faire des petits boulots provisoire pour alimenter la caisse de bord. Dans ces conditions, l'argent vient vite à manquer entraînant son lot de limites, de retards qui usent peu à peu les meilleures volontés. La priorité pour Isabelle aujourd'hui et de s'assumer enfin professionnellement et matériellement, de se réaliser dans sa vocation.
    Je ne peux m'opposer à cet élan que je sens vital pour elle, mais je ne peux non plus me résoudre à abandonner ma démarche. Depuis 1998 je me suis préparé, formé, instruit, aujourd'hui je sens le moment où le bateau et moi allons enfin être prêt après tant d'efforts et de patience. J'ai rendez-vous avec lui sur l'océan, les yeux braqués sur l'horizon infini miroir de moi-même. J'ai rendez-vous avec moi pour une expérience qui je l'espère sera riche en introspection, en révélation et transformation. Quitte à me faire très peur et à abandonner après la première intimidation d'une tempête. J'ai aussi rendez-vous avec la peur, avec mes peurs et donc avec leur contraire: Foi, espoir, confiance, en toute humilité. J'ai rendez-vous avec cette Force Supérieure en laquelle je crois au plus profond de mon âme. Non, je ne crois pas, c'est autre chose: je sais, je le sens dans mon cœur. Mais j'ai envie de ressentir cette présence plus intensément dans ma vie et donc de me dépouiller ne serait-ce que temporairement de tout le superflu. Et puis j'ai rendez-vous avec l'autre: ces rencontres, ces équipiers que la Providence placera sur mon chemin pour partager la route, le pain, le vent et le reste.
    Je suis en train de faire faire une nouvelle hélice avec le petit pécule restant sur mon compte en France, rescapé des prélèvements et autres taxes et frais bancaires.Les amis qui sont venus prendre possession de leur bateau Manana (rebaptisé "Carpé Diem") vont ramener l'hélice d'origine en France mardi prochain. Une belle rencontre que celle de Bilou et Christophe, même esprit, même quête, ils ont lu pendant un an nos aventures et galères sur le site avant de se décider à faire le saut. Ils rentrent régler leurs affaires et reviennent sur le bateau en octobre. Au niveau du bateau il me reste ce problème d'hélice, étanchéité des capots, convertisseur 12v-220v pour l'ordinateur de bord et éventuellement une capote de descente (budget permettant) avant d'être prêt. Je prévois mon départ pour juin-juillet en fonction des pilot charts. Je pense faire escale jusqu'à octobre dans la zone de l'ouest du Pacifique, puis un autre séjour à la réunion de décembre à avril pendant la saison cyclonique. J'ai un élève là-bas, rencontré en Polynésie, qui vient d'y retourner. Cela me fait rentrer en France pour l'été 2004. Mais qui sait? Tout est possible!!!
    Si le coeur vous en dis, je serai ravis d'avoir à mes côtés des equipiers non-fumeurs et provisoirement végétariens pour des tronçons de parcours....
    La méditéranée me manque, ce que j'en lis me donne envie de mieux la conaître, côté large et non côté terre, de sentir du mouillage les odeurs de Provence à Port Grimaux, d'apprécier la lumière de décembre sur ses plages, de retrouver les ports de mon enfance du côté de Valras, de revenir à mes racines en quelques sorte. Voilà les amis. Par fénéantise et par économie de temps aussi, ce texte exprime si bien mes sentiments que je l'ai recopié d'un mail envoyé à un ami. J'espère que vous n'en prendrez pas ombrage, mais la corvée de dactylo, je m'y fais de moins en moins depuis que je suis sur le bateau. Fini ce temps où je passai des heures cloués sur ma chaise face à un écran d'ordinateur.

  • 2 février: un courrier de Christophe et Bilou qui fait chaud au coeur:
    "salut les veinards !!!!
    Nous avons bien reçu ton message steph, nous aussi c'est la mort dans l'âme que nous vous avons quitté.
    Nous avons passé 15 jours fabuleux et malheureusement trop courts en votre compagnie. Quel endroit paisible et quel accueil fantastique, nous t'épargnerons les détails de notre arrivée en métropole, froid, pluie j'en passe et des meilleurs...
    Nous avons passé le lundi à tahiti, démarches administratives expédiées en deux temps trois mouvements, et location de voiture pour un tour de l'ile enrichissant et une grande pensée pour Fred en découvrant les spots de surf du Nord. Il y a même une rumeur qui dit qu'on attend ici la venu d'un futur grand surfeur, un certain steph... Ceci dit belles vagues et conditions idéales pour débuter et tâter du swell. Voilà pour le repérage, place à maître Fred sur son cocotier perché, qui saura enseigner à maître yogi, les plaisirs de la glisse et du RE-ENTRY !!!
    Que d'émotions et de sensations en aussi peu de temps, encore un grand merci à vous tous, vraiment très touchés d'avoir rencontré au milieu de nul part des personnages bien à part. Loin de notre tribu nous n'en restons pas moins proche par la pensée.
    Nous avons fait développer les photos, assez réussies pour ce qui est de nos pérégrinations, mais manquant d'éclats et de couleur pour ce qui est du paysage et des reflets de la mer.
    Est ce que tu préfères les recevoir par mail ou par CD via la poste ? Ken est plus vrai que nature, et notre yogi des mers du sud trône à côté de la sérénité et du "bon air", à la bonne heure! L'équipée sauvage dans toute sa splendeur, les quatre mousquetaires sans peur et sans reproche résolument tournés vers l'horizon, le vent en poupe.
    Brigitte est en train de négocier une trêve avec les courbatures dues à ses prouesses d'équipière aux winchs et à profité d'un sursis avant de retourner au charbon. Je n'ai pas eu cette chance, j'ai repris les hostilités aussitôt rentré. Enfin tout va bien ce séjour nous aura fortifié, nous avons fait le plein d'énergie prêts à affronter la tourmente des 8 prochains mois... ...Nous gardons le contact et épluchons la gazette yogiste sous les tropiques. Tu vois nous surfons déjà ensemble!!!!!
    Bonjour à tout le monde, fred , barbie et toute la clique......
    Brigitte et Christophe "

  • 5 février: Rêve premonitoire? Ce matin avant de me lever j'ai eu un rêve bizarre. Ce genre de "rêve-vision" que je connais bien pour en avoir fait l'experience à differentes reprises. Le rêve n'est pas comme un rêve habituel où les objets et les personnes sont floues ou bien se transforment. Ce genre de rêve est semblable à une vision, comme un film où tout est extrêmement net avec des détails d'une précision déconcertante. Le premier que j'ai fait du genre était au moment de la guerre du golfe: je voyais de grandes langues de feu dans un désert prés d'une mer. Quelques jours aprés ils annoncaient qu'on avait mis le feu aux puits de pétrole. Trois ans plus tard, j'ai fait un rêve-vision du même genre avant une des rencontres les plus importantes de ma vie avec la méthode védique de dépollution de l'environnement que j'ai enseigné bénévolement depuis en France durant toutes ces années. Dans ce rêve, mercredi matin, je nous voyais tous les trois: Lilou, Isa et moi. En fait j'aidais quelqu'un à appareiller. On préparait la grand voile. Soudain, j'ai vu des vagues et j'ai compris. J'ai courru vers Isa et Lilou et les aie entraînées dans le hangar d'un chantier naval. Par la porte, je voyais nettement cinq colonnes d'eau et de vent tourbillonant. Ces colones était parfaitement cylindriques couleur argent, comme des tubes d'eau vivants. Nous nous sommes abrités sous des matelas mais les cyclones ne nous ont pas touché, ils nous ont frôlé. Du coup mercredi matin je vais voir le bulletin météo de l'avant veille affiché à la marina. Je vois une depression en formation à l'ouest. Une fois sur le bateau, j'allume la BLu et me cale sur Honolulu tout en lançant mon logiciel de reception de Fax météo (JVcom32). La dépression se creuse mais reste stationnaire. Je décide de surveiller cela à cause de mon rêve. Toute la journée j'ajuste mes pares-battage, ramène des pneus et prévient mes voisins qui ne me prennent bien sûr pas au sérieux. Le lendemain, 6 février la depression s'est développée et c'est maintenant un cyclone avec des vents de 45 kts! Elle se déplace à 5 noeuds vers le sud et se trouve seulement à 660 miles nautiques de Raiatéa. Si il changeait de direction, il lui faudrait trois jours pour être sur nous. Après s'être formé vers l'ile de Tom Neal: Suwarrow, il est descendu vers les îles Cook. Aujourd'hui 7 février, le cyclone appelé Davi par les services météo fait route vers le sud ouest à 750 miles nautiques (donc s'éloigne, voir image ci-contre: le cerlce rouge indique notre position) à une vitesse de 5 noeuds avec des vents de 85 noeuds. Cette année a été déclarée année à risque cyclonique par la météo nationnale à 80%. Est-ce le premier que nous évitons d'une série de cinq comme l'annonce mon rêve? l'avenir nous le dira. Pour l'heure, je suis heureux que le cyclone s'éloigne alors qu'Isabelle a confirmé son départ et a ses billets d'avion en poche pour lundi prochain 10 février. Elles arriveront à Paris mercredi matin à 6h15 heure locale à Orly. Aprés quelques jours à Paris chez la grand-mère de Lilou, elles rejoindront la demeure familiale paternelle à Dinan. Isabelle va se mettre en quête d'un travail et d'un appartement. Quant à moi, pour l'instant j'ai décidé de continuer à préparer le bateau pour une grande traversée. J'envisage de refaire le coin cuisine et d'installer un frigo 12v de 100L ainsi que d'allonger et de réhausser la banquette tribord. Ce qui me permettra d'ajouter un réservoir de 150L d'eau supplémentaire en dessous et d'équilibrer ainsi le poids du bateau, tous les réservoirs étant actuellement à babord. J'espère êtres prêt à partir mi-juin pour l'ouest. A suivre....

  • 11 février: Départ d'Isa et de Lilou pour la métropole, hier 22h20 heure locale. R.A.S. Les boules: elles me manquent déjà affreusement. Plus qu'une idée en tête: lever l'ancre vers d'autres horizons avant de rejoindre éventuellement la France. Je ne me sens pas seul: le bateau est une forme de présence, d'âme témoin. Trop tôt pour écrire plus. Ciao!

  • 12 février: Isa et Lilou sont bien arrivées à Paris: 0°C ! Heureusement les doudounes et autres mouffles étaient au rendez-vous à l'arrivée, apportées par la Maman d'Isa. Séjour de quelques jours à Paris en sa compagnie avant de rejoindre sa Bretagne natale où Isabelle va tenter de se relancer dans la danse...j'ai envie de rajouter "infernale du système" mais bon. C'est peut-être passager: "une connerie mais une nécessité" comme je lui ai dit le jour de son départ. C'est vrai qu'ici c'est dur, c'est la survie pour tout le monde. L'économie n'est pas vraiment au beau fixe, et dans un contexte insulaire, style petit village de campagne coupé du monde extérieur, c'est la guerre à coup de rumeurs et de ragots. Kersauson avait raison dans son livre: la Polynésie est un piège, il faut y faire escale pour la beauté des îles, mais surtout ne pas poser sac à terre pour s'installer car là les rapports avec les locaux changent du tout au tout. Quant à Papeete, faire 22000 Km pour se taper tous les jours une heure d'embouteillage aller, une heure retour, moteur arrêté, où est l'intérêt? J'ai eu vent dernièrement que la Presqu'ile de Papeete allait se développer grace à la "route des vallées" afin d'exploiter le nouveau port qui s'y trouve...assistera-t-on d'ici 15 ans au même phénomène qu'à Tokyo? En tous cas cela est trés éloigné de mes préoccupations actuelles car je ne compte pas prendre racine. Même si je gagne honorablement ma vie. En arrivant, je doutait de pouvoir vivre du yoga, pensant trouver des gens ouvert, épanouïe et relax. C'est vrai en partie pour les tahitiens, ils se relaxent à la bierre Hinano quand ça va, et au "rouge qui tâche" quand ça va pas. Pour les "popaa", de la relaxation ils n'ont que l'apparence: le bronzage. Il y a beaucoup de tensions, beaucoup de problèmes d'alccol et de drogues ("Paka" = Marijuana). Bref on est loin du paradis des cartes postales. Le Yoga aide à surmonter l'inconfort de telles situations. Il y a un aspect martial dans le Yoga qui blinde le mental (et non pas la planante euphorique qu'on imagine) qui est totalement ignoré du grand public. Les élèves débutants sont souvent surpris de l'intensité des efforts, de la puissance mise en oeuvre pour dénouer les noeuds du corps et de l'esprit. La libération se mérite à la sueur de son front et ne repose pas sur une recette new-age dernier cri contrairement à l'image que donnent certaines stars à la mode de la spiritualité new-age et autres gourous illuminés. Donc si vous avez pour projet de venir dans le coin, un bon conseil: blindez-vous mentalement et émotionnellement, pas d'assistanat ici, pas de chômage. C'est chacun pour soi! Je ne suis pas du genre à me dire, contrairement à beaucoup, que je vais changer les choses ou améliorer le monde. J'essaie de m'améliorer, et je sais tous les efforts et la discipline que cela requiert. La plupart du temps, une telle discipline est inaccessible à l'esprit occidental moyen. Comme disait un Lama, si les occidentaux savaient vraiment ce qu'être bouddhiste implique, il n'y en aurait pas autant parmi eux. Idem pour le Yoga, chacun le prend à son niveau. Mais si on va vraiment au bout des choses, c'est une voie abrupte qui ne fait pas de cadeaux à l'égo. Et cela ne va pas dans le sens du poil des "clients", la plupart cherchent une méthode relaxante facile et agréable. Un de mes maîtres disait souvent: "De nos jours, il y a beaucoup de maîtres, mais montrez-moi (y compris parmi ces soit-disant maîtres) un seul vrai disciple!". Etre disciple c'est un état d'esprit, cela consiste à accepter tous les enseignements que la vie nous donne, quelqu'en soit les circonstances: agréables ou désagrables. En cela, le bateau et la mer sont pour moi une nouvelle façon d'apprendre et de repousser mes limites. Je partage complètement l'état d'esprit de Laurent BOURGNON dont j'ai déjà parlé sur ce site. Pour moi, il est tombé dans la marmite tout petit, et j'espère que Lilou gardera la même empreinte indélibile de tout ce que nous avons partagé ensemble pour son avenir.

  • 21 février: nouveaux aménagements! La nature ayant horreur du vide, je remplis mes journées et mon espace intérieur avec l'aménagement d'un nouveau frigo. Je vais donc faire revenir la cuisine en L, pour faire une glacière d'environ 120 L. Du coup la banquette tribord va être rallongée et réhaussée pour revenir jusqu'à l'arrière du frigo. Le carré va être plus confortable, cela fait un plan de travail suplémentaire poser les verres et les assietes durant le service. Et surtout, le frigo actuel de 40L à ouverture frontale est trop petit pour un bateau habité à longueur d'année. Fonctionnant toujours honorablement en 12V, 220 et au gaz, il va finir au dépot vente du coin. Sans mes deux miss, le bateau du coup parait immense, spacieux à souhait. Pour un célibataire, c'est du luxe. Je retrouve ma vie d'ermite, pleine de silence et d'écriture quand je ne suis pas en cours ou en train de bricoler. Je mange peu, étant peu enclain à cuisiner. Je préfère les jus de fruits, l'eau de coco et leur chair quand ele est encore gélatineuse. Quelques légumes crus et autres noix complètent mon régime. J'ai encore pas mal de kilos à perdre pour retrouver le top de la forme. Je veux être prêt mentalement et physiquement pour le grand départ. Je vis dans l'instant, à mon rythme, sans beaucoup de contrainte. Je suis conscient de mon privilège, c'est un début de liberté. Je partage cette sérénité dans mes cours. Dommage de quitter l'île quand j'ai de plus en plus d'élèves. Le bouche à oreille opère malgré les mauvaises langues, et on reconnaît l'efficacité de mon enseignement. D'autant que le Yoga à le vent en poupe en Polynésie, un récent article sur une association qui vise à battre le record mondial d'apnée immobile de 8'06" vante les mérites et bienfaits du yoga sur le corps et l'esprit. Je commpence à avoir des membres du corps para-médical comme des sportifs qui font de la compétition. J'enseigne à chacun ce qui lui revient selon ses motivations, ses capacités et son niveau de conscience. A chacun de trouver son propre Yoga. Le mien passe par la communion avec l'eau, la mer, le vent, le soleil...Dimanche dernier j'ai pulvérisé mon record de vitesse en planche à voile grace à un nouveau bout de harnais. Non je ne tairai pas la marque: "Naish". Ce simple petit bout de bout plastifié à changé du tout au tout mes senstations sur ma Bic Techno 2,83m de 152L. J'ai fait 8 miles dans la journée pour rejoindre Tahaa. Au retour, je suis parti au planning à une vitesse incroyable pendant au moins 10 à 15 minutes. J'avais des crampes partout mais j'ai tenu bon. C'était génial. C'est ça l'avantage d'un grand lagon, on peut tirer des bords à perte de vue. J'avais plus l'impression de piloter que de naviguer. J'ai compris pour la première fois l'importance des full strap (pour coincer les pieds sur la planche). On aurait dit du ski nautique, la planche tapait sur des vagues de 20 à 30 cm car avec le vent ça moutonnait. J'avais une voile de 9 m2 avec un vent de 6 à 12 noeuds. En fait j'étais surtoilé. Chaque fois que la voile retombait à l'eau, j'avoue que j'avais du mal à la relever pour repartir, aussi je me suis efforcé de ne pas tomber mais à cette vitesse c'est difficile. Merci à Naish pour cet excellent article qui me permet de découvrir une nouvelle dimension à la planche à voile: le pilotage! La voile a quand même souffert quand je me suis explosé dessus à plusieurs reprises avec une force....j'ai trois déchirures du film transparent. Mais bon, avec du tape et des autocollants, ça va le faire. Du coup je vais sortir plus souvent avec la 7 m2 et forcément avec du vent plus frais. Ca promet! A part ça, une depression s'est formée juste au-dessus de nos têtes aussi on a eu pas mal de nuages et de vent semaine dernière. Depuis le week-end dernier le soleil est revenu et avec lui la châleur. C'était pourtant bien le ciel breton avec une temperature de 28°C. Il y a une depression tropicale trés loin à l'ouest vers 12° Sud et 168° Est au Nord de la Nouvelle Calédonie. Notre depression à nous a filé à l'est avec des vents d'ouest réguliers, quelques rafales à 14 noeuds avec des pics de 21 noeuds hier, mais aujourd'hui tout est calme et le soleil brille haut et fort. Voilà c'est la fin de ce bulletin, à plus.

  • 1er Mars: Sortie à Bora-Bora. sur "Saranya": pour me sortir sans doute de mon humeur quelque peu maussade en raison de l'absence de mes petites fées, Fred m'a invité à faire un tour sur son bateau. Comme d'habitude, on appareille à la dernière minute mercredi soir vers 16h, vu que je n'avais pas de cours le lendemain. Comme il n'y avait pratiquement pas de vent, on a fait tout le trajet au moteur de nuit. Cela a été l'occasion de perfectionner Fred à l'utilisation de son GPS. On a pris la passe de Bora de nuit, elle est trés bien balisée avec deux balises d'alignement rouge à terre. Attention en rentrant de laisser une balise rouge isolée sur la gauche, elle signale un motu (Motu Ahuna) et un platier au nord. On a mouillé vers minuit face au Yatch Club de Bora où se trouve quelques corps morts. Dés l'aube le lendemain on est reparti en direction de l'est de Bora en faisant le tour du lagon. Il nous a fallu nous y reprendre à trois fois pour prendre un passage à gauche d'une balise rouge (toujours côté terre ici) et d'une cardinale sud en passant dans du vert clair avec deux mètres de fond. Ensuite, face à l'hôtel Méridien, c'est un vrai gymcanan entre les balises vertes et rouges plus quelques cardinales ça et là. Un bon conseil: révisez votre code Vagnon adapté à la Polynésie avant de pénétrer le lagon de Bora. D'ailleurs le nouveau propriétaire de Shawnigan y a laissé un bout de safran de son sunshine 38! On a visité le dernier motu au bout du lagon où se trouvait il y a une dizaine d'années le Village Robinson créé par les auteurs de la Bd "Voyage intemporel": Marc Bati, Moebius, et d'autres dessinateurs et artistes réunis autour de la science unitaire de leur maître à penser: Jean-Paul Appel-Guerry. Leur propriété de 3 ha a été dévastée et pillée et est à vendre un millon de dollars. C'est le prix. Navré de n'avoir trouvé quelque robinson éclairé avec qui parlementer de choses métaphysiques, nous avons rencontrés quelques locaux qui nous ont compté l'histoire de ce groupe de chercheurs en quête d'un lieu en adéquation avec leur idéal spirituel. Puis la journée s'est écoulée entre baignades et excurssions en annexe. Le soir nous avons retraversé le lagon pour mouiller à côté du Pear Beach resort où nous avons pris un coktail et joué au billard dans un cadre des plus luxuriant. Le prix des chambres oscille entre 70.000 CFP et 150.000 CFP et les repas autour de 15.OOO CFP. Là-bas nous avons rencontré un contact qui me réclame depuis quelques mois un stage de Yoga sur Bora et se charge de tout organiser! Cela se fera lorsque le bateau sera ok. Après une courte nuit à se battre avec les moustiques car l'ami Fred a mouillé trop prêt du bord, sur le coup de 3 h du mat, de guerre lasse et ne trouvant plus le sommeil, je décide de lever l'ancre. La fonction trace du GPS nous permet de reprendre la passe de nuit en toute sécurité. Nous arriverons juste à temps pour mon cours de midi à Raïatéa. Le lendemain, nous appareillons à nouveau, sans avoir au préalable mis en garde Fred de vérifier ses niveaux (huile moteur + inverseur, eau, batteries, etc). Nous prenons la direction de Motu Céran à l'est de Tahaa, j'en profite pour monter en tête de mat pour récupérer une drisse de spi ayant malencontreusement échappé des mains de Fred lors d'un grain. Puis arrivés à la hauteur du motu: panne moteur. On démonte, immobilisé au beau milieu du lagon, sans vent ni courant on reste à peu prés sur place. Tandis que Fred nous remorque avec l'annexe vers le vert clair pour mouiller, je démonte, analyse et répare. Le soir nous aurons un repas bien mérité à L'hibiscus aprés demi-heure de tâtonnaments dans la nuit obscure en annexe dans les différentes baies. Le lendemain le moteur redemmarre, pour ne pas tenter le diable avec une réparation de fortune, nous faisons escale à Marina Iti au sud de Tahaa avant de rejoindre Raïatéa en fin de journée. Une croisière qui n'aura pas été de tout repos, mais riches en découvertes et autres péripéties nautiques, ce qui est devenue une tradition lorsque l'on embarque avec Fred!

    plan du carré

  • 8 Mars: La fabrication de l'hélice a été confiée à la société Maucour à Saint-Herblain (44). Ce sera une hélice tripales 440 x 280 x 3- 52 % droite en cupro-nickel-aluminium. Apparement le pas sera légèrement augmenté pour donner plus de traction à faible régime moteur. Le Perkins 4108 tourne jamais à plus de 1800tr/min en vitesse de croisière. Ils m'ont dit que le changement du pas d'hélice n'affecterait pas le problème de giration à gauche trés important en marche arrière. Selon eux ça vient d'un autre problème...
    Le nouveau meuble du frigo (N°12 sur le plan) attenant à la nouvelle banquette tribord réhaussée et rallongée (1m51) vient juste d'être fini hier. Il nous reste plus qu'à réaliser l'isolation de 10 cm de mousse et le couvercle, puis acheter et monter le groupe de froid.Cela rajoute un plan de travail appréçiable à la cuisine qui est maintenant en L. Pratique pour poser les plats, les assiettes, faire les assaisonements avant de les passer sur la table du carré. La physionomie du carré en est avantageusement amélioré, et de plus cela créer un point d'appui en mer là où avant il y avait un trop grand espace dans lequel on pouvait être balloté. Un gain appréciable donc aussi bien en ergonomie, confort qu'en esthétique. Je suis aidé par un collègue qui est un professionnel qui travaille vite et bien. Il fait les plans et les découpes, j'ajuste, le colle et je visse. J'apprends beaucoup sur la menuiserie et les aménagements. Du coup le carré a un plan comparable à celui d'un Sun Fizz: table à carte à gauche orientée vers l'avant du bateau, suivi du carré en U avec sa table qui peut s'abaisser pour faire couchette double. Et à tribord la cuisine en L suivie de la banquette et des meubles de rangements. Sitôt fini le frigo, je vais concocter une petite étagère suspendue pour la Tv et le magnétoscope au-dessus du plan de rangement de tribord. Tous ces petits travaux m'occupent en attendant l'hélice dont la fabrication devrait prendre 4 à 5 semaines, puis 3 à 10 jours d'expédition. Je suis donc bloqué à la Marina jusqu'à Mi-avril. Ensuite, j'envisage d'aller mouiller à Bora Bora pour prospecter les grands hôtels afin de proposer mes cours particuliers de Yoga à leur clientèle. Nous sommes allés à Bora semaine dernière avec Fred pour faire des essais sur son Kirk Amel, et nous avons rencontré plusieurs personnes qui nous ont vivement conseillé de venir travailler à Bora. Bora, j'en ai déjà parlé, c'est un peu l'île vitrine de la Polynésie, trés commerciale, trés chère. Mais j'en ai assez de vivoter à Raïatéa, une île ou les popaas (les européens) ont une mentalité exécrable pour la plupart. Cette semaine encore, un chantier dont nous avons été client a refusé de nous permettre de nous connecter sur Internet pour faire le suivi du chantier de l'hélice, pretextant que notre bateau n'était plus en chantier chez eux et que ce service est réservé aux clients. Ne vous étonnez donc pas de ne plus trouver le lien dynamique que j'avais mis sur ces pages vers ce chantier. Les clients se font hurler dessus pour un oui pour un non, chaque patron de chantier (hypocondriaques) agissant en petit despote dans son royaume miniature. Ils n'ont qu'une idée en tête: faire de l'argent sur le dos des américains de passage. Seulement voilà, les gens ne sont ni idiots, ni maso, et s'arrêtent de moins en moins, ou alors pour le minimum vital ou en cas d'avarie ou de panne. Du coup, deux chantiers ont débauché le mois dernier de plusieurs ouvriers. Normal quand on ne sait pas accueillir ni servir ses clients. Les skippers avisés carénent et font leur travaux aux Fijis où la main d'oeuvre est beaucoup moins chère et tout aussi qualifiée. Ou alors carrément en Nouvelle-Zélande où l'on peut tout trouver à bon prix. Vous voilà avertis!La Marina d'Apoïti mérite d'y faire escale. On y coise les clients étrangers de charter de deux bases nautiques, ce qui la rend cosmopolite. En fait on a un peu l'impression d'être à l'étranger. Les toilettes sont propres et vous trouverez restaurants, service de blanchisserie, connexion internet à la capitainerie (pas donné) et le sourire sur le visage de vos voisins de marina. Avec son soleil couchant sur Bora, c'est peut-être une des plus belles Marina de Polynésie. Mais vous aurez tôt fait de lever l'ancre pour Tahaa, Huahiné ou Bora sitôt avitaillé en nourriture, eau et carburant. (pour le carburant il y a deux stations service vers le quai en ville à deux miles à l'est). Le shipshandler du coin: Nautisport à trés peu de choses et il vaut mieux s'adresser directement à son homologue à Papeete.
    La semaine dernière nous avons fait un crochet par la Fondation Hibiscus (canal VHF 68) qui dispose d'un Hotel-pension-restaurant dans la baie Haamene à l'est de Tahaa . On peut mouiller en face: au motou Céran, situé au nord de la passe est de Tahaa qui donne sur Huahiné, et faire la traversée du lagon jusqu'au restaurant en annexe. L'accueil y fût charmant. Léo rachette aux pêcheurs les tortues prises dans leur filet entre 5000 CFP et 10.000 CFP. Les pêcheurs ramènent volontier en général les plus jeunes. Elles sont ensuite baguées, baptisée d'un nom, et répertoriées par la Fondation qui les relâche au large. Mais les plus grosses, jusqu'à 90 cm de long et 130 Kilos dont 30 kilo de carapace, sont en géneral vendu pour être consommer. Sur le marché de Papeete le kilo se revend jusqu'à 2500 CFP (150FF) ! C'est inadmissible pour une espèce en voie de disparition. Pour rajouter du poids à ses arguments, Léo nous a appris que les Polynésiens mangeait du chien! Un chien s'achète 1000 CFP et les parts de sa viande se revendent 1000 CFP l'assiette: rentable mais inhumain à mon goût! Régulièrement des gens tournent sur les îles pour rammasser des chiens errants ou qui auraient fugué trop loin de leur domicile pour les manger! En végétariens et fervant défenseurs de l'environement ces déclarations nous ont soulevé le coeur. Ce qui n'a pas empêché Léo de nous dévoiler son propre paradoxe: cet homme au regard bleu profond et si soucieux de défendre à coup de plaintes et de procés une espèce en voie de disparition lorsque celle-ci est au menu d'une fête publique ou d'un colloque dans un collège sur l'alimentation sur les îles (un proviseur d'ecole en est pour ses frais), cet homme donc avoue avoir un faible pour les corridas. Ceci explique peut-être que malgré quelques contacts avec elle, il n'ai réussi à faire venir Brigitte Bardot selon ses propres dires. La fondation a son propre site que nous mentionneront ici prochainement. Les îles sous-le-vent sont une étape importante sur leur route de migration, et la fondation manque de fond pour acheter plus de tortues à sauver. Alors si vous aimez les îles et les tortues, faites un geste pour elles!

  • 9 Mars: mise à jour du site. Ce week-end, j'ai profité d'un calme plat genre pétole force - 10 au niveau du vent pour régler deux ou trois détails sur le site faute de sortie à la voile sur le lagon:
    • Réaménagement du carnet de bord qui devenait trop volumineux pour tenir sur une seule page. Le carnet est donc maintenant limité à l'année en cours avec des liens vers les années précédente. Zut, que le temps passe vite sous les tropiques!
    • Nouvelles cartes: pour vous aider à localiser les lieux, les navs, les mouillages, les passes, les tuyaux ou les dangers, j'ai réalisé plusieurs cartes avec des légendes. Il y a même une photo de Bora entièrement repérée signalant un passage délicat entre les balises. A vous de chercher dans les pages du carnet.
    • Correction des fautes d'ortographe: le texte était encore du premier jet, avec tous ces évenements (surtout durant la période de chantier), je ne prenais pas le temps de corriger. J'ai essayé de faire au mieux mais maintenant qu'il y en a moins, si vous en voyez signalez-le moi svp.
    Les dernières photos de Lilou et du bateau avec ses nouvelles formes et couleur au mouillage de Marina Iti viennent juste d'être développée. Elle seront en ligne dés que je mettrai la main sur un scanner.

  • 19 Mars: mise à jour du site. Bug au niveau des cartes qui chargeaient pas corrigé. Nouveau lien vers les "pensées": mes citations au fil de 15 ans de Yoga et de méditation. J'ai fait des étagères à tribord pour la Tv, le scope et la cuisine et j'ai changé les plexis des hublots de côté. Semaine prochaine: réalisation de la glacière du frigo de 108 L avec de la mousse expansée. Le bricolage ainsi qu'un regain d'activité physique (yoga, course à pied, natation, vélo) m'aident à galvaniser mon moral dans cette triste période où Isabelle a deserté le bateau. Pour ma part, j'irai jusqu'au bout du rêve, de ma quête. Je vis en ermite, pas trés causant comme vous pouvez voir. Désolé je suis pas d'humeur.. L'Hélice est bien en cours de fabrication et le mois prochain dés sa réception je met le cap sur Bora où du travail m'attend dans les grands hôtels. Espérons que les américains vont pas s'enfoncer trop loin dans la bétise du Boycot qui pourrait être fatal à l'économie de nos petites îles. bien sûr je suis contre la guerre et je prie beaucoup pour ceux qui vont tomber. Bon vent à tous.

  • 24 Mars: courrier d'un lecteur: Jacques
    "Bonjour,
    Il y a quelques jours, J'ai eu une forte pensée pour toi . J'ai passé 24 heures à Nouméa, juste après le cyclone ERIKA....!!! Les vents ont soufflés jusqu'à 300 km/h. Imagine les dégats sur la ville !! Quelques bateaux au mouillage dans la baie ont pas mal soufferts.. Je pense que tu as vu quelques photos dans les Nouvelles de Tahiti..
    C'est avec une certaine tristesse également que j'ai lu tes aventures ou plutôt mésaventures polynésiennes. Tu as très bien décrit la vie dans les îles. J'avais l'impression de revenir bien des années en arrière, quand j'étais le bon zoreille en Nelle Calédonie. Marié à une métisse des îles, qui m'a fait de beaux enfants, elle est retournée sur son caillou apres 5 ans passés en region parisienne. Voilà 8 ans que nous vivons l'un au Nord, l'autre au Sud et nous nous voyons de moins en moins....loin des yeux..loin du coeur ... et comme disait La Rochefoucault:
    " l'absence diminue les médiocres passions et augmente les grandes...comme le vent éteint les bougies et allume le feu..."
    Je connais les sentiments que tu éprouves, mais le coeur d'une femme est un océan de secrets...
    Personne n'est propriétaire du bonheur. On a parfois la chance d'avoir un bail, et d'en être locataire.Il faut être tres régulier dans le paiement de ses loyers, sinon on se fait exproprier tres vite..Chacun a son monde! Le tout, c'est de planter ses racines dans la "terre" qui nous convient ..
    Et comme me disait recemment un passager à bord d'un avion:
    "Today is the fist day of the rest of my life"
    Bon vent à toi !!
    Et continue à rêver....et à nous faire rêver !!!
    Jacques

  • 26 Mars: titre original, "Guerre en Irak". Je ne tomberai pas dans le piège du parti-pris et de la dualité en exposant ici une adhésion pour un camp ou l'autre. Je suis contre la guerre, mais la guerre est inévitable lorsque l'être humain n'a pas appris à aimer, à respecter son prochain avec sa différence, ses propres croyances, moeurs et coutumes. Dans la Nature, la création Divine se manifeste par l'infini de la diversité. Cette Bio-diversité que nous menaçons et détruisons aujourd'hui au nom du seul profit est à l'image de cette diversité et difference culturelle ou religieuse qu'une pensée dogmatique universelle et mondialiste tend à vouloir éradiquer. Notre problème c'est l'intolérance, et derrière l'intolérance l'attachement à notre propre point de vue, nos croyances, notre propre conditionnement. Il n'y a pas besoin d'aller trés loin pour trouver des Bush ou des Saddam prés de nous. Les diaboliser ne démontre que de notre propre méconnaissance de nous-mêmes: ce ne sont que des êtres humains qui dévoilent une des facettes de notre propre esprit, des limites communes à l'humanité toute entière que nous devons tous dépasser aujourd'hui si nous voulons survivre. La survie de la planète entière en dépend, pas seulement des hommes mais également des autres régnes de la Nature. Lorsqu'un maillon de la Nature se dérègle et ne joue plus son rôle, c'est tout l'ensemble qui se détraque et est menacé. L'homme a perdu sa place, son identité et son rôle au sein de la Nature et du Grand Tout. C'est cela la grande detresse de notre siècle. C'est aussi pour cela que j'ai la conviction d'aller dans la bonne direction avec ce voyage. Ce bateau c'est aussi l'arche qui devait nous permettre de retrouver cette communion avec la Nature, les éléments, les peuples et les contrées explorées. Ce n'est pas un simple fantasme de bourgeois ou de marginal, comme d'autres le vivent, c'est une alternative: une necessité pour retrouver ce lien avec la Nature et une forme de liberté en marge d'une société humaine industrialisée, militarisée et urbanisée à outrance.
    Etre contre la guerre aujourd'hui, c'est abandonner le culte de la violence et de la force pour imposer ses vues. Il n'y a rien de viril dans un conflit. Tout conflit, toute violence est avillissante pour la conscience de ceux qui l'entretiennent. Bien des prophètes, des saints et des martyrs ont défilé sur cette planète, dans toutes les langues et toutes les couleurs de peau, sans pour autant que le coeur de l'humanité de s'ouvre à leur message d'Amour Universel. Bien pire, on fait de leur message et de leur interprétation des alibis pour se mener des guerres dévastatrices. Combien y-t-il de prohètes et de saints dans nos asiles? Le coeur de l'humanité est sourd. Tous les conflits dont nous sommes les témoins le prouvent. D'un côté il y a la vie: cette jeunesse, ces nouvelles générations qui ont simplement la soif de vicvre et d'être heureux. D'un autre côté il y a tous ceux qui revendiquent leur puissance temporelle: les chefs financiers, les chefs politiques, les chefs religieux, les .médecins chefs, tous ceux qui prétendent avoir droit de vie ou de mort, qui se veulent au-dessus de la masse grouillante des fourmies travailleuses. Ces fourmies qui paient leur impots ou le denier à l'église ou l'état de leur choix pour se desresponsabiliser du sort du reste de l'humanité. Mais une vraie fourmie elle n'agit pas de la sorte, elle a conscience d'être une cellule solidaire du reste de la fourmilière (voir Bernard Werber "Les fourmis"). Ce qui n'est pas le cas de nous autres humains. Que se soit sous une forme politique, économique ou religieuse, l'être humain vit dans le culte du Moi. Aujourd'hui tout le monde veut être une star, être célèbre, se distinguer de la foule anonyme, être riche, adulé. La télévision et les médias banalisent le voyeurisme que ce soit sur des théatres de guerre ou des "reality shows" en temps réels avec scénes de sexe sous la douche garantie. C'est ça l'approche actuelle de la réalité? L'humain tombe bas, trés bas. Tout cela au nom de la liberté et de la démocratie? C'est quoi la démocratie, le droit de choisir son guignol dans un monde où toutes les ficelles sont tirées par des sectes politico-économiques dont les membres sont des familles plusieurs fois millardaires qui font la pluie et le beau temps sur la planète? L'histoire de la politique américaine a démontré que la qualité principale d'un chef d'état était avant tout d'être un bon acteur. Regardez tous ces pantins, ces guignols dans leur déclarations solennelles nous jouer les plus belles scènes de l'actualité virtuelle.
    La vérité c'est qu'on va droit dans le mur, que ce soit au niveau écologique, démographique, politique ou économique.

    Toutes les politiques menées à l'heure actuelle sont des politiques à court terme servant les intérêts particuliers de quelques puissants et ne tenant aucun compte des avertissement donnés à Rio ou Joanesbourg sur la necessité de la mise en place du développement durable. Et vous savez pourquoi? Parc qu'aucun des membres de ces familles ou corpuscules de la grande noblesse moderne n'accepterait de perdre ses privilèges. Alors le reste du monde peut crever la bouche ouverte, on peut torturer ou affamer les peuples, dévaster les forêts, polluer les océans, anéantir la Bio-diversité, contaminer l'atmosphère et bousiller la planète toute entière, eux ils s'en foutent. Ils amassent les milliards et soulagent leur conscience en donnant un faible pourcentage à quelque fondation où il fait bon se montrer en public pour "la bonne cause".
    Notre survie est menacée, et au lieu de dépenser des milliards pour détruire la vie, on ferait mieux de les consacrer à la mise en place de solutions concrétes face à ce qui attend les générations futures. Nicolas Hulot rappeller récement qu'avec tout l'argent engagé dans le conflit en Irak on pourrait mettre un terme aux problèmes de la faim dans le monde et des pays sous-développés. Croyez-vous vraiment que le Divin - avec ou sans moustache - puisse cautionner une guerre quelle qu'elle soit plutôt que de protéger la vie? Comme Nicolas Hulot, j'ai eu la chance et le privilège de rencontrer des esprits éclairés, des sages et je suis d'accord avec lui pour dire que ces gens sont discrets, humbles et effacés. Qu'on ne pourrait les entendre au journal de 20h pour nous parler des mesures concètes à prendre pour sortir de l'impasse où nous nous trouvons. Je fais également ici un clin d'oeil à Marie Robert, la maman d'Isabelle qui est allée sous les bombes de Sarajevo écrire son livre "L'Urgence d'Aimer".Marie Robert  Sarajevo 1995 
un casque bleu, un gilet de protection, des fleurs Ce titre a lui seul trace la voie à suivre pour sortir de l'ornière. Comment manifester aujourd'hui plus d'amour envers tout ce qui nous entoure? Cela devrait être notre question prioritaire car c'est de ce questionnement que toutes les solutions, tous les révolutions nécessaires - c'est à dire intérieures - de l'être découlent. Croire qu'il faille changer le monde ou les autres, c'est une grande illusion qui tenaille même les plus grands chefs, et c'est déjà de l'oppression. Bouddha disait: "on ne peut changer l'autre, on ne peut changer que soi-même." On ne peut forcer une necessaire prise de conscience, on peut simplement essayer de la vivre jusqu'au bout et peut-être au travers de notre propre exemple devenir une source d'inspiration pour d'autre sans pour autant s'affluger d'un rôle hierarchique. L'Amour a horreur de la hierarchie et touche unanimement toutes les couhces de la société, c'est la seule force capable de refaire de nous tous (y compris les plus grands) de vraie et de bonnes fourmies solidaires et respectueuses de leur rôle dans le Grand Tout. Il suffit qu'un être s'éveille pour que le troupeau veuille le hisser au rang de chef, de guide ou de Dieu vivant. Alors les peuples s'affrontent au nom de leurs Dieux ou de leurs idoles. Mais diviniser un être et aussi pervers que le diaboliser, c'est en quelque sorte démissionner de sa responsabilité à rencontrer le Divin en soi-même en le méritant au travers de nos actes. Etre Divin n'est pas seulement un droit pour tous, c'est un devoir! Tout comme diaboliser l'autre c'est refuser de reconnaître en lui un reflet de notre propre obscurité intérieure, de ces pulsions inférieures que l'on préfère détruire instantanément plutôt que de transformer patiemment. L'âme humaine est un creuset alchimique où le temps et la patience ont un rôle prépondérant quand à la transformation de la nature humaine. L'impatience des Etats-Unis dans le désarmement de l'Irak est une des manifestation de cette impatience et de la violence qui lui est sous-jacente. Cette impatience cache un intérêt. Mais je ne dis pas par là que Monsieur Chirac mérite le prix Nobel de la Paix, je ne peux en juger car je ne connaît pas le fond de sa pensée ni les intérêts qu'ils défend par sa position. Je ne diabolise ni ne divinise personne, j'essaie de comprendre tout en condamnant toute manifestation de la nature inférieure humaine, que ce soit d'un bord ou de l'autre. Je ne suis ni de droite, ni de gauche: la politique me fait rire et je la préfère dans la perspective des guignols de l'info sur Canal +. Je ne suis simplement jamais tombé dans le piège de la croyance que la politique ou la religion pouvait changer la face du monde. Je ne peux changer que mon propre monde, le reste n'est pas de mon ressort.

  • 24 Mars: réponse d'une lectrice: Charlotte
    Grand merci de ton message. OUI OUI OUI a tout ce que tu dis. Je suis heureuse d'avoir entendu tes paroles parce que quelque fois je me sens minusculement seule, lente, inefficace devant l'imensité de notre histoire, de notre cheminement vers.... .... et devant le travail à faire. Je vois comment l'exterieur me reflete, et me montre des choses sur moi, en moi.... j'essaye de me corriger, me changer parce que oui, je ne peux que changer moi-meme et oui c'est la seule option/solution veritable. Quand je vois combien de temps cela me prends, combien de fois je me trompe, combien le travail me semble sans fin, immense......cela me parait quelquefois deseperant. La passion de tes paroles me rechauffe et m'inspire - que c'est beau d'entendre l'echo de ses pensees nous revenir par la bouche ou le stylo d'un autre! Merci de tes mots qui nous reconnectent les un aux autres, (ou nous rappellent que nous sommes toujours connectés plutôt!). L'energie passe et ca fait tellement de bien!

  • 6 avril: équipier en vue!
    Florian est un jeune homme allemand que j'ai rencontré à Toulouse lors de cours de Yoga. C'est un élève motivé, et il a décidé de venir passer un peu plus d'un mois à bord pour bénéficier de mes connaissances en la matière tout en voguant autour des îles. Sympa comme programme non? Par la même occasion il va me ramener de France du matériel pour le bateau: le groupe réfrigérant du nouveau frigo, un guindeau électrique avec télécommande à distance (plus pratique pour prendre les mouillage seul à la barre), un pilote automatique Autohelm ST 4000 et un écran plat pour l'ordinateur du bord. Ce bateau va devenir un véritable studio d'écriture et de composition musicale puisque j'ai à bord un clavier, un rack synthé Roland JV1010, et une carte son PULSAR II qui joue le rôle d'échantilloneur, module midi, table de mixage numérique et de plusieurs rack synthé (y compris les Mood et autre DX). L'escapade en Polynésie, c'était aussi pour moi le choix de quitter le monde de la course après l'argent pour me consacrer d'avantage à la création artistique au travers de l'écriture et de la musique. Je dois dire que la rédaction de ce site m'a réconcilié avec l'écriture que j'avais longtemps abandonné. Pour la musique, je suis un fan des musiques type Ambient lancé à l'origine par Brian Eno avec sa musique composée spécialement pour un film de la NASA sur la mission Apollo. Ca vous donne un peu une idée: une musique qui fait planner à plus de 10.000 km. Entre musique de relaxation et transe. Dans le style, on trouve entre autres Steve Halpern, Steve Roach (qui compose ses musiques au milieu du désert américain ou australien à l'occasion: écoutez "Dreamtime"), et plus prés de chez nous Philippe SAUNIER avec sa série ARTEM. Il n'y a pas foule sur ce créneau. Les compositions de Philippe SAUNIER sont réalisées dans le but d'éveiller certains centres psychiques ou énergétiques (chakras) et ainsi de provoquer des états altérés de conscience. J'ai utilisé ses musiques avant ou aprés une séance de yoga, et également au cours de certains rituels de méditation védique. C'est un travail riche et interessant. Mais je voudrais réaliser mes propres musiques pour des relaxations ou méditations guidées par la voix. Pour cela, il me faut avoir un certain rythme de vie, loin du stress de la ville, me sentir en osmose avec la Nature et avec ma conscience profonde. C'est une forme d'ascétisme. La solitude bien vécue a du bon: je suis plus centré, paisible. Je sens mon propre taux vibratoire augmenter au fil des jours et de ma pratique quotidienne de yoga. On plaisante beaucoup de nos jours avec le trip "bonne ou mauvaises vibrations". Je me souviens d'une caricature dans le film "Le Prince du Pacifique" avec l'actrice Arielle Donsbale (pas sûr de l'orthographe). La nana qui kiffe sur le new age et se fait manipuler par un faux gourou qui l'exploite à maximum. Il y a un passage où ils délirent sur les chakras et les vibrations. Franchement, j'ai adoré, j'étais mort de rire. C'est vraiment le côté bourgeoise française qui se fait un délire exotique avec le yoga dont j'ai horreur. Puisque j'ai décidé de jouer la transparence et de tout dire ici, je peux bien confesser que j'en ai eu dans mes cours des "greluches" de ce style. Mais en général, confrontée à l'effort et la discipline, elles prennent pas racines et courent vite après une autre recette, plus new age, plus magique et surtout moins confrontant et destabilisant. Ce genre de personnes ont l'esprit complétement intoxiqué par le fric dont elle ne savent pas quoi faire. Leur vie est vide, et elles essayent de la remplir de toutes sortes de disctractions sans jamais mettre le doigt sur la cause réelle de leur problème.
    Sur un autre registre, j'ai été touché par quelques réponses (pas beaucoup) à mon mail sur la guerre en Irak qui était un extrait du chapitre précédent en date du 26 mars. J'ai mis l'une de ces réponses ici, en mentionnant le mail pour ceux qui voudraient faire plus ample connaissance avec les auteurs des messages. Sinon à bord les travaux de bricolage progressent lentement: j'ai remis un hublot ouvrant dans la cabine de la coursive babord, le coffre de la glacière du frigo (c'est à dire toute la partie isolante du caisson de froid) est prêt à recevoir la mousse expansée pour l'isolation, Francis a fini le moule en résine epoxy du volume intérieur. On devrait finir ça cette semaine. L'Hélice devrait être prête semaine prochaine, c'est Florian qui me la ramènera de France avec le reste le 24 avril. Ceux qui sont interessé par la suite des pensées à propros de la guerre, j'ai composé un mail avec citation d'un philosophe indien qui pourrait apporter de l'eau au moulin de la responsabilisation de chacun dans un processus de Paix. Disponible sur demande par e-mail. Pas vraiment de nouvelles de la famille en France, je fais le "sous-marin" quand on joue à l'autruche avec moi: Silence radio. Mais je garde mon cap, et le bon! Sinon je voudrais ici faire un clin d'oeil à Coline Serreau dont j'adore tous les films: "La Crise" (1992), "La Belle Verte" (1996)...j'étais déjà un inconditionnel de ses deux premiers films. Cette semaine j'ai vu son dernier film: "Chaos" et j'ai été trés ému, bouleversé par son message de vérité. Encore une fois le plaisir d'une minorité de pervers en manque entraîne l'exploitation de pauvres jeunes femmes. C'est criant de vérité, avec un regard toujours aussi lucide et caustique sur le machisme tacite de notre société. J'adore, même si parfois je me reconnais dans Vincent Lindon. Difficile de se défaire de l'héritage de nos pères. Mais je n'ai jamais ris jaune, j'ai ris haut et fort, bien franchement devant se miroir de ma propre connerie. Qu'est-ce qu'on est nul nous les mecs. C'est vrai que d'être prof de yoga me rend plus prêt des femmes globalement, et de leur confidences en particulier, de leur souffrance au quotidien, de toutes ces reflexions qui en font peu à peu des esclaves. Coline le montre trés bien, bravo! Ils nous faut tous réapprendre à aimer bon sang! Sinon tout est fouttu. C'est urgent, rien de plus urgent, je vous assure. Ils nous faut tous nous décontaminer des systèmes qui entretiennent l'exploitation, la corruption et la connerie de l'homme depuis des siècles. Je ne suis pas féministe, je défend les femmes en temps qu'humaniste témoin de leur souffrance même s'il m'arrive d'être involontairement leur bourreau. J'y médite, et vous que faites vous? Parlons-en!
    Voilà, c'était ma "bouteille à la mer" de la semaine, à vous les studios!

  • 8 avril: La Paix!
    La Paix, comme le montre l'actualité internationale c'est aussi de cesser de subir l'oppression, le mensonge et la manipulation des consciences. C'est aussi se respecter soi et ne pas accepter de se laisser destituer de sa véritable nature et identité par des croyances tyranniques et diabolisantes au nom de "Lois Divines" dictées par " l'homme sur son trône " et non des Lois reconnues et respectées par le cœur des hommes en toute liberté de conscience.

    La Paix, c'est aussi avoir le courage de dénoncer l'injustice, de s'engager dans un combat pour cela, un combat non-violent, un combat contre le désespoir, l'abandon, contre l'indifférence et l'oubli de ceux que l'on aime. C'est résister à la petite guerre d'usure.

    La Paix ne peut être durable sans Amour, sans Vérité, sans Justesse, sans le respect de chacun dans sa différence, ses limites et ses vertus.

    La Paix du corps, c'est la santé acquise par le respect des Lois Naturelles auquel notre corps est assujetti au travers d'une hygiène de vie sur tous les plans qui ne repose pas sur la simple satisfaction des sens.

    La Paix de l'esprit procède de la reconnaissance de la vérité au-delà de l'illusion et des apparences, de son respect et de son application.

    La Paix du cœur procède de la reconnaissance de notre amour par ceux que l'on aime et de recevoir en retour leur propre amour, sous une forme ou une autre qui est propre à chacun.

    La Paix de l'âme, enfin, c'est de reconnaître le Visage Divin Unique derrière toute la multiplicité des formes de vies, et les respecter même quand il se déguise en tyran ou en assassin car on ne combat pas et ne guérit pas le mal par le mal mais par l'amour.

    Le mal est toujours et invariablement l'expression d'une violence subie antérieurement et d'un manque d'amour actuel.

    Lorsque ni un être, ni une pensée, ni une croyance ne revendiquent l'autorité d'être ou de détenir la vérité, mais lorsque dans ce dépouillement extrême de l'enfant de sept jours, nous re-conaissons et re-naissons avec la vérité d'instant en instant, alors et seulement alors, l'Amour peut être et entrer en action, nous toucher de sa grâce et nous transformer.

    cliquez pour voir plus de photos sur la réalisation du frigo

  • 12 avril: Isolation de la Glacière.
    Francis a apporté la glacière de 108 litres qu'il a réalisé en résine stratifiée pour le nouveau frigo. Nous avons coulé la mousse de polyuréthane sur une largeur de 9 à 10 cm tout autour. Ca ressemble plus à une recette de cuisine qu'autre chose!
    Le secret: verser par petite quantité et laisser le temps de gonfler. La mousse pousse tellement fort en s'expansant 40 fois qu'il a fallu renforcer l'interieur de la glacière, pourtant épaisse de 5mm, avec une cale de bois. Ca gonfle vite, c'est impressionant. Le frigo et le reste du matériel commandé en France devrait arriver avec Florian à la fin du mois, si USHIP tient ses délais de livraison! La grand voile et le génois léger sont à la réparation.

  • 24 avril: Les bretonnes de passage à Paris!
    Lilou et sa Maman sont en visite chez la grand-mère maternelle de Lilou: Mamour. L'occasion pour Lilou de faire du manège et de nourrir les canards dans les parcs public. Isabelle a un rendez-vous avec un chef d'orchestre pour un spectacle qui aura lieu en Bretagne fin mai . C'est l'occasion aussi pour Isabelle de répondre enfin par mail après 15 jours de silence dus à une panne de son ordinateur. Notre mariage est ainsi confirmé et nous sommes tombés d'accord sur le lieu: Moustiers-Ste-Marie près du lac de Ste-Croix dans le var où nous avions tiré nos premiers bords ensemble sur un petit violier de location près de Bauduen lors de notre rencontre en 1996. Seule la date reste floue à ce jour. Depuis son arrivée, Isabelle a multiplié les démarches pour tenter de trouver des contrats de danse mais sans succès à ce jour. En raison de l'isolement de la Polynésie, nos regards se torunent vers l'ouest: la Nouvelle Calédonie qui est plus cosmopolite, proche de la Nouvelle Zélande et de l'Australie où j'ai des amis et des élèves. Un voisin met le cap semaine prochaine vers la Nouvelle Calédonie. La routes privilégiée semble être celle qui passe par les îles Samoa et Surravov, l'île de Tom Neal. Cette route offre un escale tous les 5 jours alors que la route plus au sud par les Tongas semble plus risquée en raison de grains fréquents et de récifs difficile à cerner par mauvais temps. Il est un peu tôt pour partir et ce voilier risque de rencontrer des vents contraires à son arrivée. Le mois de juillet semble être une date de départ plus appropriée avec un alizé établi. En parlant de récif, la semaine dernière un Atol 43 s'est échoué sur le récif de Huahiné. C'est le troisième bateau à s'échouer dans le même secteur ouest de l'île depuis notre arrivée. C'était de nuit, des touristes allemands sur un bateau de location charter sans skipper. Le barreur de quart était malade, il a laissé le pilote sans surveillance en s'assoupissant. Pourtant il s'agissait apparement d'un équipage confirmé. Bref, il y avait quand même trois mètres de houle! Il y a sûrement des courants qui poussent vers les hauts fonds vers l'échancrure sous la pointe sud-ouest de Huahiné. La bateau a été projeté violement contre le récif et a roulé sur lui-même entraînant le démâtage et l'arrachage du pont! Le barreur a été éjecté sans trop de bobo, mais deux personnes qui dormaient à l'intérieur n'ont plus de nez! Elles ont été transportées à l'hopital et leurs jours ne sont pas en dangers. Le bateau lui a été déclaré épave par l'expert. Moralité: on ne le dira jamais assez, il faut se méfier des courants à l'abord des îles, surtout lorsqu'il y a de la houle et en particulier à l'ouest de Huahiné. Gardez vos distances par rapport au récif.

  • 25 avril: commande empaquetée, délais tenus!
    Nous nous devons ici d'adresser un coup de chapeau au concessionaire USHIP de Noirmoutier: la voilerie Burgaud. En effet, celui-ci n'a pas hésité à se "mouiller" pour nous bloquer un guindeau - qu'il n'avait plus en stock - chez le fournisseur GOIOT avant même d'avoir reçu notre réglement. Notre guindeau électrique GOIOT innovation 456 (le seul rentrant dans la baille à mouillage) attend donc chez le transporteur avec le reste de la commande: sa radio commande (pour pouvoir mouiller du cockpit en solo ou même se faire hisser seul par le guindeau en tête de mat), le pilote ST 4000 et sa télécommande de 6 mètres, et le groupe de froid DANFOSS BD 35F pour la nouvelle glacière. Le tout doit rejoindre Florian en allemagne qui nous rejoint début mai pour deux mois et demi d'entraînement intensif de Yoga autour des îles-sous-le-vent. Et comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, Isabelle annonce enfin son intention de réintégrer le bateau sitôt le stage fini. Lilou réclame son Papa et son bateau tous les jours. Leur retour est prévu pour juillet si tout va bien. J'ai décidé de créer une liste de diffusion pour ceux qui souhaitent recevoir de nos nouvelles ou simplement des avis de mise à jour du site. N'hésitez pas à vous inscrire si vous souhaitez vivre nos aventures de près maintenant que nous allons commencer à bouger!

  • 11 mai: un peu de déco...
    En attendant l'arrivée de Florian, je m'exerce au pinceau et au rouleau sur le mobilier tribord de la banquette et du frigo. Tout blanc, c'est clean et lumineux. Florian vient enfin de recevoir chez lui en allemagne le matériel commandé en France. Presque quinze jours de perdus à régler les différents problèmes d'adresse, de réglement des frais de transport avec les fournisseurs français. Un mauvais point pour eux, on sent qu'il n'ont pas l'habitude de travaillers à l'international, même pour une livraison en Europe. Faut dire que Florian a cafouillé un peu aussi de son côté. Heureusement que notre ami Christophe (de Carpé Diem) a arrondi les angles car un climat de méfiance s'installait. Ca sent la parano en Europe, syndrome américain du terrorisme oblige? Bref, les quelques 60 Kgs de matériel sont prêts à s'envoler avec Florian d'ici une semaine, hélice comprise. Deux cents euros de transport entre Nantes et l'Allemagne pour une hélice de 8 Kgs, merci DHL! Nous prévoyons donc un départ de Raiatéa sur le bateau de Fred "Saranya" (Kirk amel de 11m) en direction de l'hotel Beach camber situé juste à côté de l'aeroport de Papeete. 153 miles nautiques de naviguation contre le vent. Quoique le Maramu de secteur sud-est, précoce cette année, s'est calmé depuis deux jours. C'est pétole. Pour le 8 mai nous sommes allé repéré la passe sud est de Raiatéa en face du marae de Tapuatea à Opoa. On en a profité pour visiter le marae et y faire une cérémonie de feu en hommage aux ancêtres de l'île et pour contribuer à instaurer des vibrations de paix entre ses habitants actuels. Le site est trés beau, bien entretenu et chose rare on peut profiter d'une belle petite plage très pratique pour les jeunes enfants car en eau peu profonde. La semaine dernière nous avons reçu le génois restauré qui dormait dans une soute. Plus grand que celui qui était à poste d'envirron 10 metres carré, on lui a fait mettre une belle bande anti-UV jaune (assortie à la coque) et fait refaire le nerf de chute qui était manquant. C'est une bonne voile avec un grain assez épais de 8 à peu prés d'aprés le voilier. Il va augmenter notre surface de voilure et les performance car il semble vraiment adapté au bateau d'après sa taille et sa coupe. La grand-voile a été aussi rafraîchie, recousue au niveau de la bordure avec une bande de protection en renfort, et les gousset de latte ont été refaits. Les lattes manquantes ont été remplacées et j'ai même posé des penons pour optimiser mes réglages de voile. Je sais, c'est pas un bateau de course, mais les penons c'est pratique pour se perfectionner et le ridicule ne tuant pas...On a fait pareil sur le bateau de Fred et ça complète bien a girouette qui ne semble pas être toujours facile à interpréter. Au moins, quand on est à une allure, on voit bien si l'écoulement de l'air se fait correctement sur les deux faces de la voile. Et enfin un nouveau taud de grand voile est venu habiller et protéger le tout (l'autre partait en paillette). Le bateau a donc fait peau neuve en quelque sorte avec son jeu de voile revu et renforcé, voir relooké. Je languis de remettre l'hélice à poste pour essayer tout ça sur le lagon. Les semaines passent au rythme des cours de yoga (activité pas énorme en ce moment), du bricolage à bord, et des sorties le week-end sur Saranya. On espère pouvoir participer à la régate de fin de mois sur Saranya, aussi on s'entraîne aux manoeuvres. Ca commence à rentrer! Avec sa coque nettoyée et l'annexe relevée sur son nouveau portique, Saranya taquine facilement les 6 noeuds par 10 - 12 noeuds de vent. Honorable, on attend de voir ce que ça donne avec un peu plus de vent. Sinon, ici l'hivers s'annonce avec des nuits plus fraiche ce qui n'est pas déplaisant. Depuis quelques jours nous avons un temps couvert avec des petites averses passagères et parfois de la bruine qui nous rappelle nostalgiquement le pays. Isabelle et Lilou vont bien, quoi que Lilou réclame de plus en plus "à retourner sur le bateau jaune avec Papa". Isabelle a programmé un spectacle début juin à deux endroits différents dont un au Colommier à St-Malo, suivi de quelques ateliers d'initiation ou de perfectionnement pour les intéréssés. Elles devraient rentrer vers la fin du mois de juin en raison des prix prohibitifs des billets en juillet. Depuis plusieurs mois je met en pratique l'adage indien qui nous enseigne que Sagesse et Patience sont deux soeurs jumelles indisociables...

  • 30 mai: la tribu s'agrandit!
    Florian est bien arrivé à bon port, où devrai-je dire "marina". Il s'est confortablement installé dans la cabine arrière du Kirk Amel de Fred malgré ses 1m98! Nous avons commencé son intensive de formation sur les chapeaux de roues. Au programme quotidien: cuisine végétarienne, règles d'hygiénisme alimentaire, deux séances quotidiennes de méditation, et une longue séance de yoga de deux heures et demi. Le tout agrémenté de lectures branchées, baignades et longues discussions. Après seulement quelques jours, il témoigne d'une nouvelle clarté d'esprit, d'une lumière intérieure qui lui enlève le sentiment d'isolement et de confusion interieurs qu'il vivait en Allemagne et déclare vouloir prolonger son séjour d'un mois! En réalité, avant son départ, j'ai eu l'intuition que peut-être il déciderait de s'installer avec nous dans le coin. D'autres évenements récents concernant le projet de créer un centre d'etude et de guérison par le Yoga, la méditation et l'ayurveda semble confirmer la tendance puisqu'il souhaite y participer. Florian intègre donc la tribu le plus naturellement du monde au point qu'on se demande comment c'était quand il était pas là! De son côté Isabelle danse en France, d'abord "Au point du jour" au chateau de Colombier à côté de St Malo où elle à participé à une semaine d'échanges avec une cinquantaine d'intervenants et de thérapeutes alternatifs, puis le 6 juin à côté de Vitré (35) et le 15 juin devant 150 personnes à Paris avant de reprendre l'avion pour rentrer. Il me tarde de retrouver mes deux petits mousses après cette longue absence!
    Le bateau vient d'être rebaptisé "Hamsa": le mantra (son répété) naturel du souffle au cours de l'inspiration et de l'expiration mais désigne aussi le cygne, véhicule de la sagesse qui discerne le réel de l'irréel, le Soi du non soi. Hamsa est un mantra qui signifie "Je suis Cela", l'état de conscience pure des méditations touchant les plus hautes sphères de l'esprit, c'est tout un programme! Dans la tradition hindouiste, Hamsa est le véhicule de Brahma, il symbolise sa sagesse et sa connaissance. Quand on voit la blibliothèque du bord bourrée à craquée d'ouvrages sur le Yoga et la philosophie orientale, c'est un nom bien mérité. Et puis le symbole du cygne flottant à la surface des eaux calmes nous plait assez et on en dessinera un sur la poupe en logo! Tout le matériel est bien arrivé à part le groupe de froid du frigo qui est toujours en transit quelque part entre Francfurt et Papeete. L'hélice est splendide et j'ai à peine commencé à refixer la chaise de l'arbre qui avait bougé au moment du choc. Normalement on remonte l'hélice demain. Ensuite suivront le montage du guindeau, du pilote automatique, l'installation d'un hublot dans le cockpit pour éclairer la coursive tribord qui manque d'éclairage, et enfin le frigo. Peut-être pourrons-nous sortir le bateau ce week-end. Nous ne serons hélas pas dans les temps pour participer à la T-cup demain (régate annuelle autour de l'île Tahaa), le bateau étant trop en chantier pour une régate. Fred va ramener de Papeete les nouveaux plexis des capots et hublots, un régulateur de charge pour les panneaux solaires, un répartiteur de charge pour l'alternateur, un petit carbu pour le petit moteur de l'annexe, et une pompe de cale pour le bac à douche. Ici, on approche du solstice d'hivers, et c'est une période de paix, d'harmonie, d'échanges fraternels profonds et enrichissants.
    "Le monde du partage devra remplacer le partage du monde."
    Claude Lelouch

  • 19 juin: l'équipage au complet!
    Isabelle Aime danse 23 avril 2003 - improvisation (c) Photo Marie Robert La famille est à nouveau réunie arpès l'escapade bretonne et les périgrinations artistiques d'Isabelle en France. Les princesses de la danse sont rentrées bien blanches d'une métropole un peu morose malgré l'ensoleillement caniculaire. Le bateau s'est fait une beauté pour l'occasion et le skipper est sur les rotules après de nombreuses journées (et parfois nuits) passées pour être prêt pour l'occasion. Isabelle a réalisé une belle performance lors du rassemblement Luminaires organisé par l'association le point du jour à Saint-Malo ainsi que lors du 5ème FESTIVAL de Cinéma et des Arts en terrasse le 14 juin dernier à Paris avant de sauter dans l'avion. Ce fut l'occasion de belles rencontres, notament avec un couple végétarien s'étant installé en communauté à Sumatra en Indonésie et dont nous auront certainement l'occasion de reparler plus tard. Isabelle et Lilou ont découvert avec joie les nouveaux aménagements à bord et le carré complétement repeint et réaménagé. La semaine prochaine on pose la capote de descente jaune pale (assortie a la bande du génois) et le bimini sur le portique arrière, on vient de nous livrer le cadre aluminium pour les panneaux solaires qui viendront se poser par-dessus le bimini. L'hélice n'est pas encore en place, problème de clavette qui devrait être réglé dans les prochains jours. Il nous manque aussi une pièce pour le moteur 25 CV de l'annexe. Dans la check list, il ne reste plus qu'à monter le guindeau électrique et installer le frigo (qui manque à l'appel en raison d'un baguage à Florian manquant: bravo Air France, ils l'ont toujours retrouvé après 3 semaines!) pour être parré à voguer vers d'autres cieux. Un livre offert par "Mamour", la grand-mère de Lilou, au sujet du "Cap vers Bonne espérance" (ed. Multitude) et sympathiquement dédicacé par son auteur Michelle TROUSSEAU tombe à pic parmis les nombreux cadeaux ramenés. puisque nous envisgeons de faire route vers l'ouest.
    "En faisant scintiller notre lumière, nous offrons aux autres la possibilité d'en faire autant."
    Nelson Mandela

  • 4 juillet: nouvelle garde robe!
    La voilerie locale vient de nous livrer le Bimini arrière jaune pale, assorti à la bande UV du génois. Le patron de la capote de descente a été réalisé dans la foulée, essayage demain matin, et pose définitive semaine prochaine. "Hamasa" sera donc prêt à affronter les embruns de la haute mer sous peu. Reste l'hélice à rectifier avec sa clavette avant de pouvoir sortir le bateau de la Marina après cette longue escale en ville. Lilou est inscrite à l'école locale par sécurité mais nous ne savons pas encore quesl seront nos plans. Nous prévoyons une escapade aux tuamutus puis aux marquises, et si rien ne nous y retient nous rentrerons pour la rentrée des classes le 20 Août. Le moteur du frigo n'est toujours pas arrivé dans son bagage qui semble définitivement perdu (volé?). Nous allons donc utilisert la glacière avec de la glace dans un premier temps. La check list a bien diminuée, mais il reste la lourde tache de la pose du guindeau électrique. Il y a aussi une masse au niveau des sondes du moteur à détecter, et quelques branchement de volt metre et autres shunts à effectuer. Nous avons investi dans un vieux chargeur de batterie en promotion chez un chinoi qui peut également servir de poste à soudure! Ainsi nous sommes parés à toute avarie! Les panneaux solaires au nombre de quatre maintenant ont trouvé leur place dans un cadre aluminium fixé au-dessus du bimini sur le portique arrière. Un régulateur de charge a également été mis en place. J'ai découpé l'intérieur du cockpit coté tribord pour réaliser un hublot non-ouvrant qui amène une lumière qui faisait cruellement défaut dans la coursive tribord où se trouve des rangements de cuisine. L'acier a vraiment l'avantage d'être modulable à volonté avec une grande resistance et rigidité. Le pont ne souffre pas de rouille un an aprés la réalisation de sa peinture, les nombruex traitements préventifs et couches de primeurs payent! Seul le balcon avant en acier galvanisé montre quelques point de rouille mais reste trés solide et propre. J'ai déposé k'étai larguable qui encombrait plus qu'autre chose puisque nous avons installé le nouveau génois réparé avec sa nouvelle bande UV et son nerf de chute tout neuf. Ce génois plus grand que le précedent qui a rejoint la soute à voile, permettra un meilleur prés et nous dispense donc de l'utilisation du solent à endrailler. Le pilote ST 4000 neuf est à poste, connecter sur le GPS et également sur la girouette (NMEA) grace à un boitier interrupteur qui dispense de l'interface Seatalk un peu couteuse. Cela fonctionne trés bien, et donc le régulateur d'allure va être déposé et conservé en soute en cas de panne de pilote, ce qui va libérer la jupe de son encombrement. J'ai réalisé un panneau de descente pour le pilote, le GPS, le boitier interrupteur et une prise allume-cigare en 12v. Ainsi on peut consulter pilote et GPS aussi bien de l'intérieur en cas de gros temps, capot de descente fermé, que de l'extérieur (protégés par la future capote de descente) en conditions normales de navigation. La descente a du être rabaissée pour pouvoir tenir debout dans la descente sans se cogner contre la capote avec la tête. C'est donc un voilier sur mesure, original et inédit qui nous sert de coquille d'escargot. Nous y sommes bien dorénavant, à l'aise et heureux du fruit de nos efforts. Lilou a pris possession de sa cabine dans la coursive babord le plus naturellement du monde et s'est réjouis du petit hubot ouvrant qui lui amène de l'air mais lui permet aussi d'entendre les voix de ses parents dans le cockpit quand elle fait la sieste. Elle ne s'y sent donc pas isolé malgré l'étroitesse de celle-ci. Une pompe de cale avec interrupteur automatique permet dorénavant de vider le bac à douche quand Maman veut prendre sa douche à l'intérieur du bateau, il ne reste plus qu'à poser le rideau de douche! Autant de petits détails qui ont demandé reflexion et une longue et patiente préparation avant la réalisation de cet espace devenu confortable et acceuillant. Lorsque nous aurons fait nos armes, nous aurons plaisir à y acceuillir famille et amis. Pour l'heure, il y a bien encore deux semaines de travail avant d'être paré à prendre des vacances bien méritées pour le capitaine-skipper-ouvrier-electricien-soudeur-mécano-bricolo et yogi! Le stagiaire se régale aprés être passé par un grand nettoyage intérieur (intestinal), tant du point de vue philosophique que pratique, l'enseignement du yoga semble lui ouvrir des dimensions intérieures qu'il n'avait qu'éffleuré jusque là. Tout le monde va donc pour le mieux dans cette phase finake de préparation avant nos premières excursions dans les eaux polynésiennes et marquisiennes.
    "La nécessité est la mère de l’invention."
    Platon

  • 5 juillet: Hélice à poste!
    Après quelques soucis de clavette, l'hélice a finalement accepté de se loger sur l'arbre. Il m'a fallu plonger avec bouteille dans la marina pour resserer l'écrou à l'aide d'une énorme clé à molette prolongée par un tube en aluminium pour faire levier sans quoi il m'aurait été impossible de le faire. Je me suis mis en position "Batman" (notez la pollution médiatique américaine sur un yogi des mers du sud), c.a.d. tête en bas avec les pieds en appui sous la coque, une main sur l'arbre d'hélice et l'autre sur le levier rattaché à la clé à molette. Du sport en apesanteur et en imersion totale en essayant de contrôler le souffle pour ne pas vider prématurément la bouteille de 12 L. On essaie de la faire durer! Bref, tout s'est finalement bien passé. Nous avons pu procéder aux essaies avec Florian et Isa. La propulsion semble en effet plus importante avec le pas d'hélice ralongé de 240 mm à 280 mm (je rappele qu'il s'agit de la distance parcourue par une pale de l'hélise en rotation avant de revenir à sa position initiale après un tour complet. Le moteur monte donc moins haut en régime, mais la traction est plus importante dans le régime normal du moteur entre 1000 et 2000 tours/minute. En raison de l'heure tardive (15h) et du Maramu de 20 à 25 noeuds qui souffle depuis quelques jours, nous ne sommes pas sortis de la marina, mais on espère le faire demain. Nous avons acheté une bouteille de champagne pour célébrer dignement l'évenement après 7 mois d'immobilisation! Mais tout est bien car ces 7 mois auront permis d'appporter au bateau un confort de vie à bord que nous apprécions tous aujourd'hui. Lilou a dorénavant sa cabine attitrée (coursive bâbord) avec son petit hublot ouvrant personnel donnnant sur le cockpit, et Maman Isabelle apprécie beaucoup le nouvel espace intérieur: cuisine en L, banquette confortable et pratique, rangements sous la banquette, peintures refaites, etc...On est pas encore au bout de la check list, mais on sent le départ en vacances (bien mérité, je pense) approcher avec beaucoup d'enthousiame. Pour l'instant nous avons pensé vacances autour des îles, éventuellement Tuamotus et Marquises avanat le retour vers le 20 août à Raiatea si nous décidons de passer une année de plus ici 'à défaut d'avoir trouvé miuex ailleurs: Bora? Moorea? Marquises?). Lilou est inscrite à l'école privée du coin qui a trés bonne réputation. Mais un départ pour l'ouest vers la Nouvelle Calédonie en passant par les Fijis n'est pas à exclure, tout va dépendre de la caisse du bord, car notre annexe Bombard a le fond décollé et semble impossible à réparer au Sikaflex, il nous faut donc prévoir l'achat d'une nouvelle annexe gonflable type Zodiac qui supportera le poid et la poussée du 25 CV Mercury (toujours en réparation, il ne manque plus que le disque du lanceur, les pistons ayant été remontés, compression et circuit électrique ok). La semaine prochaine on entame le chantier du guindeau électrique et la finition de la glacière afin de pouvoir l'utiliser en mer avec de la glace à défaut de groupe de froid (toujours pas arrivé). La voilerie doit également nous apporter la capote de descente qui va finir de donner au bateau son nouveau look. Un skipper Néozélandais déambulant sur le pont il y a quelques jours nous a félicités pour le "french design" du bateau!

  • 11 juillet: Cap sur Bora!
    Ce matin, j'ai fini les dernières retouches de menuiserie: et une rallonge de table de cockpit, une! Une étagère dans la chambre, un couvercle de coffre à batterie , et tant qu'on y est puisqu'il reste du bois, hop! une rallonge de table de carré et une étagère pour le magnéstoscope! Hier matin j'ai rajusté la toile du bimini qu'on avait essayé semaine dernière et l'ai tendu sous le cadre des panneau solaire qui repose aussi sur le portique arrière. Florian m'a aidé: trois heures et demi d'acharnement pour que tout sous nickel. Bilan: les panneaux ne dépassent pas d'un millimètre de part et d'autre, Florian a dit: "pefect, as usual!". En effet, depuis qu'il bosse à mes côtés sur le bateau, il a des relants de Karaté Kid!La maîtrise de soi, c'est l'utime challenge, et l'école de la perfection de soi se conjugue bien avec le travail sur le bateau qui demande patience, rigueur, énergie, endurance, persévérance, discipline,courage, volonté, etc etc....Enfin, nous voilà prêt pour les premiers essais après 7 mois d'imobilisation dans la marina. On va tester les manoeuvres avec la nouvelle hélice, faire le plein de gazoil, calibrer le nouveau pilote en faisant des ronds dans l'eau, et hop: capo sur Bora où il paraît que Chirac est attendu. Il fait beau, 14 noeuds de vent établis après un maramu de 20 à 25 noeud pendant une semaine! Usant pour les nerfs d'après les réactions que j'ai pu observer alentour. Donc préparation du bateau, et appareillage! Retour prévu fin de semaine prochaine aprés une escale pour donner des cours chez des élèves dans le nord de Tahaa. On commence vraiment à saturer de rester enfermés dans la marina, on attend plus que notre nouvelle capote et notre taud pour mettre les voiles. Donc pas de mail d'ici fin de semaine. Bonnes fêtes nationales et bisous à tous!
    "Rien ne vaut les encouragements d'un ami."
    Katherine Butler Hathaway

  • 21 juillet: retour de Bora! Waouh! le pied! On a rejoint Bora sur un bord par vent de travers (vent de secteur Nord passant au nord ouest) sur une quizaine de mile. Comme toujours on a navigué en fin de journée, bénéficiant d'un lever de pleine lune dans le sillage harmonieux d'Hamsa. Au début de la traversée j'étais trés tendu, j'attendais le pépin et puis rien, juste un mouvement harmonieux de la proue à la poupe, 14 noeuds de vent, on a fait des pointes à 8 noeuds avec 20° de gite! La jupe remplit parfaitement son office en navigation, y compris posé sur le deuxième bouchain. Bref: RAS, le pied intégral, la récompense tant attendue: un bateau opérationnel, nickel chrome! je branche aussi bien le pilote sur le GS que sur la girouette, cette dernière option s'avérant trés confortable en navigation une fois les voiles réglées. Le séjour à Bora a été bref en raison du maramu assez fort, 15-20 noeuds avec des rafales à 26 noeuds sur le départ! Il a fallu changé plusieurs fois de mouillages, quelques péripéties avec un banc de sable, mais rien de sérieux. Tout s'est déroulé à merveille si ce n'est l'accueil glacial des commercants sur l'île. Trés buziness Bora. Prochaines escales en vue: Huahine, Moorea, et les tuamotus avant d'aller aux marquises découvrir la polynésie sauvage, la vraie polynésie avec son accueil légendaire que l'on ne retrouve plus dans les îles sous le vent depuis bien longtemps.

  • 4 août: retraite à Tahaa. Dimanche 27 juillet nous avons appareillé en direction de Tahaa pour passer la journée au jardin de Corail. Sur le chemin nous avons récupéré une amie et sa fille de 8 ans pour se joindre à l'expedition. Vu l'heure tardive à laquelle nous sommes arrivés au mouillage, nous avons décidé de passer la nuit pour passer le lendemain sur place. Le mouillage était superbe: pas de vent, un lagon lisse comme une mer d'huile, le cul du bateau à 10 mètre du vert clair avec 1m50 de fond. Florian, notre stagiaire s'est régalé de Murènes, de poulpe et autres gros poissons dans ses excursions sous-marine. Nous nous sommes laissé porté par le courant frais entrant par un bras entre deux motus avec palmes, masques et tuba. Le fond défile entre des mini canyons de patates de corail où se cachent les nombreux poissons muticolores d'un aquarium géant. Un régal pour les yeux et pour le coeur. Sentiment d'harmonie, de Paix dans une nature encore préservée malgré les visiteurs de plus en plus nombreux si l'on en croit les bouteilles plastiques qui commencent à s'échouer ça et là. Ensuite nous sommes rentrés pour prendre un corps mort en face de chez notre amie. Le séjour s'est progressivement prolongé en retraite de yoga et session thérapeutique de groupe! Un gros brassage émotionnel pour se débarrasser de toutes ces petites mauvaises habitudes qui viennnent peu à peu polluer l'existence, enquiloser le coeur et alourdir les relations de tensions internes non résolues. Un travail non stop de chaque instant ou vigilance et sincérité sont de mise pour parvenir à un face à face salutaire avec soi-même. Un bon entrainement également pour les stages que nous envisageons de mettre en place tout au long de notre parcours pour alimenter la caisse de bord et échanger avec les indigènes des contrées que nous comptons explorer. Nous avons eu la joie et le plaisir d'acceuillir sur notre bord Véronique Moitessier le temps d'une soirée qui s'apprête à faire un pélerinage aux Tuamotus, à Ahé où Bernard avait fait son faré. Retour à la marina en ville hier soir, la mort dans l'âme tant nous étions bien au mouillage, un retour forcé à la civilisation pour le montage du guindeau électrique, prendre le courrier, envoyer des mails, donner quelques cours, etc...Nous espérons partir ce week-end à Huahiné pour y célébrer mon anniversaire (le 8 août). Un anniversaire, c'est d'abord une révolution solaire, un cycle de plus dans sa croissance intérieure, et aussi un nouveau départ. Le bateau étant bientôt prêt, ce cycle pourrait marquer le départ tant attendu de notre périple nautique. Merci à tous ceux qui nous lisent et nous encouragent à continuer à écrire, c'est à eux que nous dédions ces pages afiun qu'un jour notre rêve devienne leur réalité!
    "Il faut rêver sa vie avant de la vivre afin que la réalité puisse un jour dépasser l'imaginaire!"
    Stéphane-Jean

  • 8 août: un heureux anniversaire, merci à tous!
    J'ai passé ma journée d'anniversaire la "tête dans le guidon", ou plutôt les mains dans le cambouis! Heureusement la soirée entre amis qui a suivi a été l'occasion de célébrer non seulement l'anniversaire mais plusieurs bonnes nouvelles accueillies comme de vraies cadeaux: de bonnes surprises! Toute la journée fut par contre une vraie course contre la montre pour remettre en état notre moteur Hors-Bord Mercury de 25 CV. Ceux qui suivent depuis le début ("oui, vous là dans le fond, vous vous étiez endormi!") se rappeleront sans doute la facheuse envie qui m'a pris à Huahiné de me faire prendre par un rouleau de surf! Du coup le moteur qui a fait le sous-marin, bien qu'ayant été rincé à l'eau douce sur le champs et redemarré le lendemain a eu la mauvaise idée de se gripper au niveau d'un piston. J'ai confié le moteur à un ami mécanicien Tahitien qui l'a desossé avant de me donné son diagnostic: un piston et ses segments à changer. Commande faite à Tahiti au concessionaire Mercury local. Trois mois d'attente le temps qu'il recoive le piston, se rende compte qu'il manque les segments, les commande, les recoive et enfin me les expédie. Puis encore un mois et demi avant que mon ami trouve le temps de changer tout ça et découvre que le disque du lanceur est cassé! Re-commande, cette fois c'est en stock ouf! Je vais chercher le moteur enfin complet semaine dernière pour changer moi-même le disque du lanceur dés que je le reçoit. Aussitôt dit, aussitôt fait. Et....brout, brout, brout......rien! Le moteur reste sans voix. Entre temps Fred découvre un Mercury 25 CV à vendre d'occase chez un voisin de son amie, il s'en débarrasse pour une somme modique qui ne couvre même pas le prix d'un capot neuf que j'ai perdu à Huahiné. On saute sur l'aubaine et nous voilà avec deux moteurs, et donc toutes les pièces en double à la difference prés que l'autre a un arbre long et était commandé par une console et non directement avec une poignée de gaz. On récupère le carbu entres autres pièces, imaginez un peu les deux moteurs démontés au cul du bateau en pleine marina, un sur la jupe, l'autre sur la vieille annexe à moitié coulée, posé sur un empilement de chute de bois et de polyester isolant. Des vrais romanichels! Heureusement, on est pas dans une marina de standing où ça pourrait choquer. Toute l'après-midi on remplace avec Fred pièces et carbu, on essaie: rien à faire le moteur ne veut pas démarrer, meme en mettant directement de l'essence dans les cylindres après avoir essayé divers fluides de demarrage achetés pour l'occasion. Fred me dit, qu'il y a des etincelles aux bougies, de l'essence dans les cyclindres, c'est donc un problème de segmentation. Je répond: "Impossible, on vient de me changer le pistion deffectueux!". Fred me regarde d'un air sceptique. Bref, par dépis, en fin de journée, on essaie de démarrer le moteur acheté une bouchée de pain. Bloc moteur crasseux, couvert de graisse noire, surement une fuite quelque part. Je remonte le carbu operationnel dessus, une giclette de Start Pilot, pof pof pof, il démarre le c...! Moralité, le lendemain, jour de mon anniversaire, j'ai passé la journée à terre à échanger les blocs moteurs. En fin d'aprés-midi on ramène au bateau un moteur complet, propre et beau comme un sous neuf et qui démarre au premier coup de lanceur! En vérifiant, on s'est aperçu que sur le moteur d'origine, le deuxième piston qui n'a pas été changé a un segment coincé! L'ami mécano aurait pu nous le dire, ça coûtait pas grand chose de comander un jeu de segment supplémentaire... Celui qui nous a vendu le moteur de rechange (Dieu le bénisse!) nous dit qu'il bosse dans une base de charter où il aurait entendu parler d'un Zodiac à vendre. Récemment j'avais visité le revendeur local et exploré le catalogue Zodiac. Pour un 25 CV, il me fallait m'orienter vers la gamme MArk III Futura S. Completement démontable et dégonflable, pratique donc pour la navigation car nous n'avons pas de bossoir pour une annexe semi-rigide et je ne veux pas encombrer le pont. L'entrée de gamme est à 515 000 CFP (envirron 25 OOO FF). Un budget totalement hors de notre portée actuellement. J'avais donc quitté le magazin un peu dépité. Aussi lorsque le tahitien m'a parlé d'une annexe pour 25 CV à vendre, mon regard s'est-il illuminé et immédiatement nous nous sommes mis en route. Une fois sur place, on apprend qu'il s'agit d'un gros Zodiac mais qu'il est à Tahiti. On prend la carte de visite du contact. On arrive pas à l'avoir le jour même on laisse simplement nos coordonées et le motif de notre appel à sa secrétaire. Le lendemain Isabelle reçoit son appel, il s'agit d'un Zodiac Mark III gamme Futura de 4m70 de 1999 qui sort de révision et qui est à vendre 250.000 CFP soit pratiquement le tiers de son prix neuf! Je rappelle le vendeur dés mon retour et lorsque je lui explique que notre budget n'éxédait pas 200.000 CFP il consent à couper en deux le prix de la révision et à nous lé céder pour 225.000 CFP: marché conclus! Nous avons traité l'affaire mercredi dernier et donc samedi matin, soit le lendemain de mon anniversaire, le Zodiac nous attendait au fret maritime de Raiatea. Nous l'avons gonflé et effectué les premiers essais dans la foulée: une vraie bombe. Le Zodiac semble planner au-dessus de l'eau et contrairement à la plupart des embarcation, on a envie de le charger en poids pour le stabiliser. Pour nous ce Zodiac c'est un passeport vers la liberté et l'autonomie. En effet grace à lui nous pouvons enfin nous installer au mouillage, quitter la marina de façon plus régulière et commencer notre prospection et exploration des îles alentours. Un Zodiac rapide c'est aussi la possibilité de me rendre rapidement à des rendez-vous de Tahaa à Raiatea pour des cours particuliers, d'aller chercher des stagiaires à l'aéroport, de se ravitailler sur Raiatea tout en restant au mouillage à Tahaa ou encore de donner des cours particuliers dans les Resorts et hotels de luxe lors de nos tournées sur Bora Bora ou Mooréa sur simple appel téléphonique avec un bon temps de réponse. C'est donc un investissement à la fois personnel et professionnel pour nous.Notre futur spot de mouillage à Tahaa à côté de notre lieu de stage: Marina Iti Et nous avons toujours notre petite annexe AX4 Bombard avec son Yamaha 2 cv qui permet à Isabelle de se rendre à Terre à Tahaa facilement lorsque je suis en déplacement. Nous attendons de la colle spéciale envoyée par nos amis en France pour recoller son fond qui s'est décollé.
    Nous venons de recevoir une demande d'information pour une retraite de Yoga fin octobre sur Raiatea/Tahaa. Or nous venons justement de passer un accord avec Marina Iti, l'hôtel-pension de Tahaa qui se trouve dans la baie d'Apu (voir photo ci-contre). C'est justement là dans cette baie que nous envisageons de nous installer au mouillage sur un corps morts pour quelques mois. Nous venons en effet de conclure un accord avec des amis et élèves nous permettant de bénéficier de leur faré au bord de l'eau la journée pour manger à midi, faire du yoga, profiter de la plage pour Lilou en échange de cours partculiers à domicile à volonté pour elle et son ami. Leur Faré se trouvant à quelques dizaines de mètres de la pension, c'est une conjonction d'éléments favorables à notre installation en ces lieux. Le Zodiac permettra de traverser le lagon séparant Tahaa de Raiatea pour aller y faire les courses, y donner ponctuellement des cours, se connecter à Internet, etc...La Baie d'Apu n'étant pas loin de la passe ouest de Tahaa, c'est un bon spot aussi pour partir sur Bora Bora où l'on a aussi eu de la demande pour des cours, et ce n'est pas loin non plus de notre jardin de corail préféré. Tahaa est plus calme, plus sauvage, plus authentique que Raiatea et il nous tarde de faire connaissance avec ses autochtones que nous n'avons fait que croiser jusqu'à présent à cause d'un emploi du temps surchargé par toute sorte de problèmes techniques à régler. Ce couple d'amis connait bien la navigation pour avoir fait un demi tour du monde. Lui est ancien moniteur de voile et dans le cadre de nos échanges, il m'a proposé une initiation à la croisière hauturière sur notre voilier ainsi qu'un check-up complet et un réglage optimum du voilier. Nous avons donc vraiment le sentiment de suivre une progression dans notre programme avec une part importante accordée à la préparation de l'équipage et du bateau. On est loin de nos illusions de départ de prendre un bateau et de faire le tour du monde avec du jour au lendemain comme nous l'ont laissé croire certains récits. Plus particulièrement quand on vit en famille, la prudence et la patience sont de mise quand on a peu d'experience en matière de navigation et aucune connaissance en matière d'entretien et de réparation d'un voilier. Cet anniversaire marquera donc un passage à une nouvelle phase dans notre aventure polynésienne, et nous espérons être prêts à rejoindre les Marquises au mois de Novembre pour y passer la saison cyclonique et profiter du festival du mois de décembre. A la suite de quoi au mois de mars 2004 nous pourrions choisir entre mettre le cap à l'ouest ou revenir dans les îles sous le vent. La semaine qui vient va être consacrée à finir le montage et le cablage du gindeau électrique et divers bricolages à la suite de quoi nous espérons passer le prochain week-end à Huahiné.
    "On ne peut rien apprendre aux gens.
    On peut seulement les aider à découvrir qu'ils possèdent déjà en eux tout ce qui est à apprendre."

    Galilée

  • 21 août: Stage à Huahiné!
    Nous sommes arrivés à Huahiné lundi avec un bord d'une vingtaine de miles par vent de secteur sud-sud est, au prés 45° - 60°. Le bateau s'est trés bien comporté, pas trop de houle, une vraie croisière d'agrément. Nous nous préparons pour entamer un stage de Yoga et de jeûne à partir de samedi pour trois jours d'initiation. Nous serons une demi-douzaine. Le mouillage à Huahiné est super, en face du village principal, tous les commerces à portée d'annexe en deux minutes, le reef pas loin pour les surfers, et la plage pour les mamans et les enfants. En plus on a trouvé un super spot pour le yoga dans du gazon avec une vue superbe sur le lagon. Tout va pour le mieux, on vous en dira plus long semaine prochaine. On rentre à Raiatéa Mercredi si le temps le permet. Grosses bises ensoleilées à tous.

  • 6 septembre: Retour à la base
    Les mots seuls ne peuvent traduire ce que ces 15 jours passés à Huahiné furent pour nous. Sans rien faire d'extraordinaire sur le plan touristique, nous avons simplement apprécié son cadre paisible et naturel durant notre stage d'auto-guérison. "Huahiné l'authentique" clament les flyers aguicheurs. C'est vrai: rien de comparable avec Raiatea ou Bora Bora. La population locale pour autant que nous avons pu le constater de mouillage en mouillage est simple, plus sauvage, plus prés de la nature et de ses racines culturelles. On y croise des tahitiens avec le corps et le visage à moitié recouverts de tatouages, des pêcheurs sur leur pirogues, des villages semblables à des ruches ou chacun s'affaire dans une calme effervescence. C'est cela qui frappe en premier lieu: le calme et le silence, même au sein des agglomerations. Lorsqu'on les observe tant soit peu, on ressent ce silence intérieur qui émane d'un esprit concentré sur sa tâche, une forme d'humilité et de contentement par rapport à son propre sort. Et lorsque l'on discute avec l'un d'eux, l'amour de leur île et l'attachement à ce calme, cette complicité avec la nature se dégage de leur propos. L'un d'eux nous confia avoir vécu pour un temps à Papeete avec "les fous de la ville". Ce fut pour lui une experience contre-nature et il eut tôt fait de revenir à Huahiné bien qu'il soit natif de Tahaa. Tahaa est également sauvage est préservée, mais l'on y ressent d'avantage la proximité de Raiatea qui reste un centre nevralgique important des îles sous le vent. Huahine est plus préservée de la pollution touristique: pollution du lagon, mais pollution aussi des esprits par l'appat du gain ou l'americanisation du mode de vie. Je me souviens dans mon enfance, dans le sud de la France, de l'expression "l'americain". Cela désignait en général un touriste à part: riche et puissant, mais le terme n'avait pas de connotation péjorative en dehors d'un soupçons de xenophobie bien marseillais se limitant à une allusion telle que: "celui-là il n'est pas de chez nous, c'est un estranger, un americain". Ici l'expression ne s'applique qu'aux vrais touristes américains qui sont véu en quelque sorte comme un mal necessaire: l'américain pollue par son attitude d'ayant-droit de celui qui paie le prix fort pour avoir le meilleur et le maximum, il est bruillant, vocifere avec sa tribu comme s'il était seul, commme s'il était en pays conquis. Une après-midi que nous étions à la plage, au milieu d'une belle partie d'echec, voilà une armada composée de deux embarcations légères qui fait son débarquement. Pour commencer l'un des moteurs hors bord cale lorsque son hélice tape au milieu d'un dédale de patate de corail qui entourait l'abord de la plage magnifique et isolée où nous nous trouvions. Premiers cris, de surprise d'abord puis de crainte des occupants apparament novice en matiere de navigation avant que le chef présumé de l'expédition ne les couvre de ses ordres. Ils n'avaient pas pensé à relever les moteurs, savaient-ils même que c'était possible puisqu'ils se sont contenter d'arrêter également l'autre moteur pour rejoindre la rive à coup de rames avant de repartir chercher l'autre annexe immobilisée au milieu des patates avec 3 ou 4 passagers pantelants, inquiets et ivres de châleur sous le soleil de plomb. Nous autres suivons le spectacle du coin de l'oeil. La civilisation "Club-Med-presse-bouton" fait son débarquement sur une "île sauvage"! Les coups de soleil font rage sur les peaux blanches habituées à être confinées dans les grattes-ciels climatisés. Enfin, avant que la bonne femme du bord aie amorcé une phase plus critique de la crise de nerf qu'elle a frôlé de justesse, le supposé chef de l'expedition a réussi a mobiliser sa bedaine hypertrophié par une consomation excessive de hamburger-frites et bierre pour ramener les naufragés à terre. Une fois le pied au sec, nous entendons le leader clamer, tel un manager au sein d'une équipe de rédaction journalistique: "Bon, nous avons 15 minutes pour explorer cette nouvelle île". Puis, à la manière des conquistadors, leurs ancêtres, nous les voyons tous brandir une rame en guise de drapeau étoilé et la tenir chacun d'une main pour la photo immortalisant cet instant héroïque. Nous pouffons de rire devant le ridicule de la scène. A la suite de quoi, l'une des enfants s'aventure seule dans quarante centimètres d'eau à trois metres du bord avant de pousser des hurlements en constatant que quelque chose de vivant (et oui il y en reste encore là-bas) est tapis sur le fond sablonneux. Le chef hurles des directives chaotiques et incompréhensibles qu'elle n'écoute d'ailleurs pas avant de la rejoindre frénétiquement. A son arrivée, la "chose" quoique ce fut, détale. Soulagement. Les amerloques passeront ainsi une quinzaine de minutes à explorer leur bout de plage et ses limites dans un nuage concentré de bruit, de sueur, d'agitation et de deception quand l'un d'eux constate qu'il n'y a rien à voir sous l'eau si prés de la plage avant de décréter que leur timing ne leur permet pas de rester plus longtemps. Sous nos regards attérés, le nuage reprend les embarcations d'assaut et reprend le large dans un tintamarre d'ordres, de commentaires, de cris et de coup de pagaies avant que les moteurs ne soient remis en route. Alors le chef regarde sa montre et explique qu'il leur reste 5 minutes de rabbe pour explorer rapisement (peut-on faire plus rapide?) un autre spot sur le chemin du retour! La partie d'echec reprend de sa profondeur, les femmes peuvent se réenfoncer dans leur sieste bronzette tandis que Lilou reprend ses chants improvisés en s'inventant des histoires et des contes dans le cadre enchenteur d'une nature à nouveau débarrassée de ses pires prédateurs et pollueurs. Au loin des locaux ont repris leur jeu de ballon, les cris harmonieux des jeux d'enfant se mêlent harmonieusement aux chants d'oiseaux, l'espace d'un instant on s'est senti projeté à plouc-american-beach mais là, ca va: on est à nouveau à Huahiné. Je pense que c'est ce que vive les habitants de cette île: ils savent que ceux qui ne sauront pas l'aimer ne feront que passer. Nous devions y rester une semaine, nous y sommes rester deux et l'avons quitté avec beaucoup de difficultés tant nous nous y sommes plu. Seule ombre au tableau, un skipper de chez Moorings qui est venu faire la fête avec des italiens "just-married" en voyage de noce , nus, bourrés, bruyants et même pas respectueux des autres bateaux au mouillage....quel professionalisme! Peu importe, ce genre d'incident est symptomatique de l'attitude des bateau de charter sous les îles. Les gens sont bruyants, exibhisionistes (les Tahitiens sont trés prudes et n'aiment pas que l'on se balade à poil sur le pont ou pour prendre la douche sur la jupe), ne se soucient pas des autres, se comportent en terrain conquis, voilà le genre d'attitude qui inspire une certaines méfiances des natifs vis à vis des gens de bateaux. Ils leur faut un peu de temps avant de faire la difference. A Huahiné, nous avons ressenti cette réserve dans un premier temps. Puis, à force de les saluer en tahitien, au vu de notre comportement discret, respectueux et silencieux, les gens s'ouvrent. De base à Huahiné ils sont plus accueillants, plus châleureux qu'à Raiatea car moins pollués par le tourisme. Lorsque nous sommes allés mouiller du côté est où les charters ne vont pratiquement jamais, j'ai fait le tour de l'île nord en VTT. J'ai pu voir un peu de leur vie au gré des villages traversés. Ils saluent presque tous automatiquement avec un salut de la main, un sourire, un haussement des sourcils ou un mot. On les sent simples, dépouillés du superflu, prés de la nature. Leur habitation à quelques exceptions prés sont modestes, simples, faites de cloisons fines. C'est la campagne version tropicale. Parfois les cochons sont en liberté autour de la maison dans le jardin. Les vieilles dames endimanchées tout de blanc vêtues m'ont rendu mon salut en se rendant à l'église avec un sourire généreux et une flamme dans le regard. On ressent chez ces personnes agées une certaine sagesse qui inspire le respect. Bien sûr en contraste il y a les jeunes avec leur voitures customisées, leur sono à fond au hasard d'un quartier, mais c'est cas d'exception. La plupart pêchent et se déplacent à pirogues ou à vélo, ce qui fait que Huahiné compte parmis les populations les plus athlétiques. Cela s'est traduit par une bonne place à la dernière compétition inter-îles de pirogues ou des locaux amateurs de Huahiné se sont bien placés en 5 eme position par rapport aux professionels qui ont été achetés et entrainés pour composer l'équipe de Tahiti.
    Notre stage s'est déroulé à merveille dans un tel cadre, les corps ont fondu perdant jusqu'à 6 kilos, les visages et les regards se sont illuminés, les coeurs se sont apaisés, et les esprit se sont élevés ves les sphères de la connaissance et de l'harmonie. L'un des stagiaires qui était sourd d'une oreille à retrouvé l'ouïe à 60%, un autre s'est guéri d'une infection, de vrais petits miracles sans parler des profondes mutations intérieures! Cela restera un moment inoubliable gravés dans nos coeurs et nos esprit comme l'instant d'une communion particulière d'âme et de coeur tant entre nous qu'avec l'île. Nous avons développé certaines photos: elles sont si émouvantes que nous hésitons à les mettre en ligne, mais si: nous vous ferons prochainement ce cadeau, promis. Huahiné est une île secrète qui ne se livre pas un premier venu. Quand on arrive de l'ouest vers Fare on êut voir le corps d'une femme se découper sur le profil de ses hauteurs, pour cela on l'appelle l'île des femmes. C'est peut-être sinon l'explication du moins le symbole de son caractère secret et mystérieux.
    Nous sommes maintenant de retour à la Marina d'Apoiti, impossible de retourner dans la marina poullailler en ville aprés cette élévation vécue durant le stage. Fini les ragots et les rumeurs des langues de serpent (Utu roa). Ici nous nous sentons en territoire ami, les gens nous connaissent et nous respectent. Nous allons y finir nos préparatifs pour la traversée vers la Nouvelle Calédonie en passant par les Fijis qui est prévue pour fin septembre début octobre. Notre décision de quitter la Polynésie est prise. Professionnellement nous n'avons pas le choix et préférons tenter notre chance à Suva ou Nouméa. Un petit incident technique nous a forcé à nous mettre à l'exterieur de la marina Apoiti sur la jetée. Un problème d'injection rend impossible de régler le régime moteur. Pas trés grave d'aprés les mécanos du coin. Par ailleurs nous avons quelques retouches à faire faire à la capote qui est retournée à la voilerie. Nous avons également enfin reçu le compresseur pour le frigo et allons le faire installer avant notre départ. Nous attendons également la fin du mois pour recevoir enfin tous les papiers du bateau suite au transfert du port d'attache et au changement du carnet de navigation qui a du être fait suite à la papeetisation du bateau et que l'ancien propriétaire n'avait pas fait. Nous estimons donc être à un mois du départ. Ensuite se sera trois semaines de navigation avec des escales entre 5 à 7 jours d'intervalle d'île en île en allant vers l'ouest. Nous avons à nouveau des difficultés à nous connecter avec le portable, aussi ne soyez pas étonnés si nos réponses au mails tardent à vous parvenir. Veuillez de préférence utiliser désormais ce mail: yogaman@free.fr ou yogeshwar_anand@yahoo.fr plutôt que celui sur mail.pf.
    "Un bon archer atteint la cible avant même d'avoir tiré."
    Zhao Buzhi

  • 29 septembre: Cap à l'ouest!
    Nous voilà de retour de Papeete où nous venons de faire notre approvisionnement et derniers préparatifs de voyage. A l'aller nous avons tiré des bords au prés avec 20 noeuds de vents dans une mer assez agitée avec 2m de creux et une houle de sud croisée avec une houle d'est. Ca fait un peu machine à laver, mais le bateau s'est bien comporté. Un ami skipper professionel nous a accompagné pour cette première navigation qui dura 37 heures pour 163 miles nautiques. Une moyenne de 5,5 noeuds vent debout. A l'arrivée de nuit à Papeete, un vent de 24 noeuds nous a acceuilli avant de s'effacer à proximité de l'île. Nous avons accosté au quai de Papeete où nous sommes restés ammarés trois jours. Nous avons pu ainsi régler les formalités de départ, acheter les dernieres pièces détachées de secours, trouver quelques cartes nautiques des Fijis et de la Nouvelle calédonie, etc... bref les miles et une choses et petits détails concernant divers fournitures et équipements introuvable sur Raiatéa. Quelle joie de pouvoir tout trouver à portée de main en quelques coup de pédale. Papeete est trés praticable à vélo. Nous avons trouver également quelques ouvrages précieux, notament un dictionnaire mondial des îles qui semble assez exhaustif et précis (coordonées en latitudes et longitudes de chaque îles avec renseignements généraux) fait par un bourlingueur assez symphatique et original ayant employé toute sortes de moyen de locomotion durant son périple dont le chariot à voile...Le premier jour c'était l'euphorie d'être en ville après l'isolement sur Raiatea à voir tous les jours les mêmes têtes. Puis dés le deuxième jour on commence à sentir le poid de la pollution urbaine à tous les niveaux, et le troisième jour nous n'avions qu'une hate: celle de quitter le quai. Ce que nous fimes pour rejoindre la Marina Tahina à 5 miles au sud ouest de Papeete. Nous avons pu y faire notre plein de gazoil (105 CFP le litre), d'eau, et faire le plein de vivre pour un mois à Carrefour qui est juste à côté avec des prix attractifs. Nous avons pris le chemin du retour jeudi vers 12h30 sans faire escale à Moorea car préssés par le temps. En effet, le frigo a été mis en service mais ne tournait pas rond et nous avions rendez-vous vendredi soir avec l'installateur qui a en effet repéré une fuite sur une brasure trop vite effectuée. Depuis le frigo tourne à merveille, silencieux et efficace, un vrai nouveau confort à bord qui change vraiment la vie. Entre temps l'alternateur de secours de 70 A a été réparé car il ne fonctionnait plus. L'alternateur avait rendu l'âme au retour de Huahiné. Heureusement que j'avais une deuxième alernateur de secours de 50 A que j'avais récupéré sur la samba que nous avons revendu pour pièces et qui m'a dépanné jusqu'à présent. Je viens de passer chez le réparateur, l'alternateur principal est foutu, mais celui de secours de 70 A a été réparé à moindre frais et je vais donc le remonter. Ceci sera la touche finale concernant la préparation mécanique du bateau à la traversée. Tout le reste est fonctionnel. J'ai pu également trouvé des joints de capots Goiot que je vais changer avant le départ car certains ne sont plus étanches. J'ai également revu quelques soudures du tableau électriques et réparé quelques faxu contacts, tout est en ordre de ce côté là aussi à présent. Nous prévoyons donc de finir le mois à la marina Apoïti de Raiatea et de quitter le quai mercredi 1er octobre. Nous ferons une escale en soirée chez nos amis de Tahaa avant de prendre la mer le lendemain matin à l'aurore. Nous avons attendu de passer la nouvelle lune pour naviguer en lune montante afin d'avoir une visibilité aux abords des îles que nous allons croiser de nuit. Notre programme: les deux îles les plus à l'ouest de la Polynésie: Maupiti et Maupélia qui ont des passes étroites pour pénétrer dans leur lagon avec de forts courants, puis Aitutaki des îles sud des Cooks, puis cap au Nord ouest vers les Samoa, Wallis et Futuna (territoire français), et enfin les Fijis où nous essaierons de travailler durant la saison cyclonique pour refaire la caisse de bord, sinon on continuera sur la Calédonie. Lilou se comporte trés bien en mer, elle ne semble pas ressentir de gêne malgré les 25° de gîte que nous avons eu au prés à l'aller vers Papeete. Isabelle a pu apprécier la navigation de retour grace à des médicaments contre le mal de mer. Au retour, avec un vent d'Est-Nord-Est de 20 noeuds le bateau glissait sur l'eau avec beaucoup de grace et de stabilité malgré la mer agitée. Nous avons eu droit à quelques dunes d'eau impressionantes qui moutonaient voir commençaient à déferler avec des creux de trois metres. La jupe apporte beaucoup de stabilité au bateau. Nous avons mis 23h30 pour parcourir les 125 miles sur pratiquement un bord en passant du portant au travers au abords de Huahiné puis au prés vers Raiatéa en raison des effets venturi des îles. Si la surprise de cette croisière c'est Isabelle qui s'est révélée une équipière attentive et efficace au retour, la mauvaise surprise c'est Florian qui jette l'éponge. En effet il n'apprécie en définitive le bateau qu'au mouillage et se sent mal à l'aise et encombrant à bord avec ses 1m98 et des reflexes trop lents. Cela fait maintenant quatre mois qu'il est avec nous et il est temps pour lui de rentrer au bercail. Comme il dit, il se sent "full": rempli avec tous ces enseignements reçus, la pratique quotidienne du yoga et le stage de jeune qui lui ont fait le plus grand bien. Il lui tarde de digérer tout cela dans son sweet home et de mettre tout cela en pratique dans sa vie pour en mesurer la portée et les bienfaits au quotidiens. Nous le laissons donc partir le coeur léger, étant entendu qu'on pourra se retrouver à une escale pour ses vacances et même en Allemagne où il smeblerait que ses proches aient l'intention d'organiser un stage afin que je fasse profiter de mon approche particulière du Yoga Ayurvédique thérapeutique à un cercle plus large. Ce n'est donc qu'un au revoir et nous nous quittons le coeur léger le regard tourné vers un avenir prometteur. Nous n'avons pu nous connecter depuis un bon moment et je n'ai pas réussi à interroger mon mail par webmail sur écran à papeete sur le compte yogaman@free.fr, donc milles excuses à tous ceux qui s'inquiètent de ne pas avoir de réponse. On va essayer d'y remédier avant notre départ. Il est clair que nous vivons un grand moment, tous nos proches en sont conscient: c'est le fruit de deux ans de travail intensif sur le bateau et de préparation personnelle. Le capitaine a retrouvé sa forme optimum avec un poids redescendu à 73 Kg, le moral est au beau fixe et la volonté plus que jamais motivée pour apprécier enfin le fruit et la récompense de tous nos efforts. Pour en avoir un aperçu, vous pouvez visionner le DVD ou la vidéo d'Antoine "Iles était une fois Pacifique ouest: Cook - Tonga - Samoa - Fiji - Calédonie" où les spots de mouillages sur les differentes îles sont trés bien expliqués. Cela vous permettra d'avoir un aperçu de ce que nous allons nous mettre plein les mirettes en attendant les photos. Nous avons tiré les photos du Stage à Huahiné avec des plans superbes du bateau au mouillage mais nous ne les avons pas encore scannés, donc patience. Nous espérons pouvoir nous connecter sur Internet en route. Il nous tarde surtout de découvrir les Fijis dont nous avons entendu tant de bien et qui semble bien correspondre à nos attentes avec 50% de la population originaire d'Inde, des prix normaux (et pas exhorbitants comme ici en Polynésie qui d'ailleurs redoute le passage à l'euro prévu pour 2005 qui révélera la forte indexation des prix pratiqués ici), un tourisme plus diversifié et moins élitiste VIP qu'en Polynésie (backpackers bienvenus là-bas!). Certains nous ont dit: "avec les alizés, tu brache ton pilote à Papeete et dix jours plus tard tu arrives à Nouméa" tant cette navigation a la réputation d'être facile et agréable. Et puis sur la route il y a de nombreuses îles qui sont autant d'escales où l'on peut se reposer tous les 5 ou 6 jours de navigation. C'est donc tout à fait à la portée des novices que nous avons conscient d'êtere avec nos 600 miles parcourus à ce jour. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui: Nana et à bientôt!

  • 12 octobre: Retour de Maupiti
    Beaucoup de choses se sont passées depuis la dernière mise à jour du carnet de bord en ligne. Nous n'avons pas eu le temps ni la possibilités de nous connecter depuis pour faire une mise à jour. Après deux ans de chantier et de préparatifs laborieux du bateau à Raiatéa, nous étions enfin prêt pour le grand voyage. Au début du mois nous quittions la Polyénésie , cap à l'ouest en direction des îles Cook, Tonga et Fiji avant d'atteindre la Calédonie. Nous étions donc tournés vers l'ouest avec environ 2500 miles nautiques à parcourir avec des escales tous les 5 à 7 jours. La semaine dernière nous avions quitté la marina Apoiti salués par les cornes de brume pour le grand départ. Deux escales polynésiennes étaient prévuers avant de quitter le teritoire: Maupiti à la passe étriote et dangereuse en raison de la houle sud qui y déferle parfois avec des rouleaux impresionants et un courant fort et Maupelia. Nous avons parcouru sans encombre au portant vec 6,5 noeuds de moyenne les 41 miles nous séparant de Maupiti et franchi la passe avec une mer agitée, ce fut sportif mais on est passé. Vendredi 11 octobre: le matin du départ pour Maupelia un incident électrique nous oblige a rentrer sur Tahaa car les batteries étaient à plat. Par chance les courants et les vents d'ouest nous ont ramenés en un temps record de 7h30 au portant à Marina Iti. Aprés deux jours entiers de charge, les batteries semblent tenir la charge mais nous avons des doutes. Par ailleurs nous avons eu des problèmes d'étanchéité avec les capots de ponts qui nous ont obligé à commander des pièces sur Tahiti avec un délai de livraison de 10 jours. Nous sommes maintenant le 11 octobre et notre départ est compromis car la saison cyclonique approche. Nous envisageons donc de reporter notre départ au mois de juin 2004 et de passer la saison cyclonique en Polynésie probablement du côté de Moorea / Papeete où il sera plus facile de travailler et de s'approvisionner.
    "La nature, pour être commandée, doit être obéie."
    Francis Bacon

  • 16 octobre: Stages de Yoga
    Notre retour à Tahaa-Raiatea nous permet de retrouver tous nos amis et élèves dont certains n'avaient pu nous voir avant notre départ. Du coup on s'organise pour mettre en place un stage de Yoga sur Marina-Iti à Tahaa début novembre. Dans le même temps on commande des pièces manquantes à Papeete. A Tahaa au mouillage après quelques jours on s'aperçoit que la cale moteur se remplit d'eau: Fuite d'eau dans le coude d'échappement qui asperge toute la cale et met en panne l'alternateur. On rentre donc à la marina d'Apoiti à Raiatea pour se connecter à quai car nous n'avons polus de moyen de charge suffisant et les batteries montrent de sérieux signes de faiblesse. Tous les matins nous retrouvons l'équipage de AKEVI: Jean-Jacques, Isabelle et Arthur avec qui nous partageons de merveilleux moments. Jean-Jacques, expert 5eme Dan de Viet Vo Dao nous initie à l'art et à la Sagesse du Kung Fu Wushu et du Tai Chi. Du coup nous ne regrettons pas notre retour forcé.

  • 5 Novembre: départ définitivement annulé
    Malgré nos tentatives de réparation (soudure à froid aremétal, résine epoxy) le coude fuit toujours ce qui compromer l'utilisation normale du moteur. Sans compter que de l'eau de mer pourrait remonter vers les cylindres si le coude est egalement oxydé à l'interieur. On se rallie donc à l'avis général de nos voisins mecaniciens et on commande la piece en France que nous ramenerons le 19 novembre nos amis Brigitte et Christophe qui ont fait l'acquisition de Carpe Diem par notre intermédiaire sur Raiatea depuis la France.

  • 14 Novembre: Stage de Yoga à Tahiti
    Suite à l'article annonçant notre stage de Tahaa (qui a d'ailleurs été annulé) nous sommes invité par le centre bouddhiste tibétain Naropa de Tahiti pour donner conférence et Stages à Tahiti. Le 12 novembre une dizaine de personne sont venues découvrir le Yoga et l'Ayurveda, sciences multi-millénaires d'autoguerison et de connaissance de soi. Suivi dans le week-end par un stage d'initiation qui se déroule trés bien. Les gens sont sensible à notre approche personnalisée du Yoga.

  • 5 décembre: départ de Lilou et Isabelle
    Cette fois c'est la bonne, malgrè tous nos efforts, Isabelle et moi n'arrivons plus à nous entendre. Isabelle ne s'adapte pas à la vie en bateau, ni à la châleur Polynésienne et à l'éloignement de sa famille. Nos visions sur la façon dont nous voulons vivre ne coïncident plus depuis longtemps. Ne trouvant pas sa place ni du travail en Polynésie, Isabelle préfère retourner dans sa Bretagne natale. Dans la semaine j'ai changé le coude d'échappement, l'ancien était vraiment trés corrodé à l'intérieur et un trou menaçait la remontée de l'eau de refroidissement vers le moteur. Le remplacement était donc indispensable sur cette pièce dont la durée de vie est estimée a environ cinq ou six éans sur tous les moteurs Perkins de ce type.

  • 23 Novembre: séjour à Tahiti prolongé
    Les cours de Yoga rencontrant un vif succès, nous prévoyons de prolonger notre séjour à Tahiti. Il y des rendez-vous tous les jours de la semaine et même le samedi. Nous commençons à rencontrer des gens trés interessants et ouverts à notre démarche. Nous faisons des adeptes du végétarisme dans notre sillage, ce qui est positif à la fois pour diminuer la souffrance et l'exploitation de la vie animale mais également pour des facteurs de santé et de bien-être physique et mental. Il y a du travail pour nous ici à Tahiti, beaucoup à faire apparement. Nous avons bien récupéré le coude d'échappement grace à nos amis qui sont bien arrivés. Ils ont décidé de passer qq jours en notre compagnie à Tahiti ce qui leur permet de régler certains détails à leur arrivée. Nous sommes toujours au mouillage dans le lagon de Papara, côte ouest pointe de Maraa à quelques kilometres du Centre Bouddhiste. Nous sommes hébergés à temps partiel à terre par Nabil Jabal, le champion local d'Apnée qui si'nterresse beaucoup au yoga et à sa science de la respiration. Lundi dernier j'ai particpié à une séance d'apnée en monopalme dans la piscine olympique et j'ai allegrement fais mes 50 mètres sous l'eau avec cette queue de sirène. Il parait que je nage comme une tortue et que ma façon de me propulser sous l'eau est tout à fait inédite et à impressionner le moniteur. Donc encore des secteurs de recherche et d'investigation à poursuivre en milieu aquatique, ce qui me passionne. Au niveau du bateau je n'ai pas eu encore le temps de changer le coude. Les courrois d'alternateur crament régulièrement en raison d'un mauvais alignement de la poulie de l'alternateur avec celles du moteur. J'ai donc un petit chantier moteur à entreprendre avant de redevenir autonome en énergie sur la bateau. D'autant plus que les batteries étant vraiment limitées en recharge, j'ai décidé de les changer pour passer à des batteries au gel supportant mieux une déchareg accidentelle. J'ai trouve ici des Exide sous-marque de Fulmen, étanches et au gel pouvant fonctionner dans n'importe quelle position. J'ai choisi les 120 A/h ce qui portera ma capacité de 306 Ah à 360 Ah lorsque j'en aurai trois. Ces batteries sont plus adaptées à l'energie solaires et ont été adoptées pour équiper localement les phares et les balises qui fonctionnent avec de petit panneaux solaires. Il va nous en falloir des cours de yoga avant de pouvoir toutes les payer au prix ou elles sont! Mais c'est un investissement sage d'après tous les echos que nous avons eu par rapport à des batteries classiques, tant sur l'utilisation que la durée de vie. Nous avons donc ramenr le PC du bord à terre pour procéder à un certain nombre de révisions techniques, recevoir le mail et mettre à jour le site. Nous envisageons de faire les réparations le plus tôt possible pour remonter la côte ouest vers Punauauia plus prés de Papeete et de la majorité de mes élèves. Nous mouillerons vers la Marina Taina ou le Beach camber.

  • 6 et 7 décembre: découverte de Mooréa
    Je vais chercher l'apaisement de notre séparation sur cette île en forme de coeur...loin du bruit et de la fureur de la citée. D'abord en baie de Cook, puis la suivante Opanohaou (ou quelque chose du genre...). C'est difficile de vivre seul un rêve qu'on a batti à deux et qu'on ne peut plus partager. Du coup les îles et le voilier en perdent leur charme. Lilou me manque et je ne peux envisager de rester longtemps éloigné d'elle. Je met le bateau en vente et rentrerai en France une fois tout cela réglé. C'est la décision que m'inspire cette retraite à Moorea où je rencontre Franck, un ami de carénage qui vit un peu la même chose. Il a bossé deux ans sur son Cata pour faire du charter, et puis le 11 septembre, la baisse de fréquentation touristique en provenance des etats-unis (60% du tourisme local), sa femme et ses deux enfants sont rentrés en métropole en début d'année. Combien de couples se sont séparés à leur arrivée à Tahiti....difficile à dire mais ici c'est courant. L'un se plait, l'autre non...A quoi sert de partir à la recherche du Paradis quand on a pas compris que tout est en soi: enfer et paradis et qu'on emmène ses problèmes partout avec soi. Ceux qui viennent ici dans l'espoir de trouver le paradis sans passer par un processus de conscience de soi le payent, comme Isabelle qui rêve plus sa vie qu'elle ne la vit.

  • 8 et 12 décembre: conférences à Tahiti
    J'ai été acceuilli par un auditoire enthousiaste et connaisseur pour mes deux conférences sur le Yoga, l'autoguerison et les chakras. Beaucoups de rendez-vous toute la semaine, et finalement un stage le 13 sur les chakras. J'ai la chance d'avoir une vocation, un métier où je peux m'investir corps et âme au service de l'élévation et du bien-être de ceux qui viennent me trouver. Cela m'apporte beaucoup, me permet de me sentir utile et relié dans des moments difficiles comme celui que je traverse en ce moment. Je garde mon coeur ouvert et tourné vers tous ceux que j'aime. J'ai appris beaucoup ces dernières années. Ma retraite polynésienne a porté ses fruits tant sur le plan physique que mental et spirituel. Mon corps est revenu à son poid normal: 75 Kg, ma tête s'est vidé de tous les noeuds que j'avais en arrivant à cause d'une vie dénuée de sens passée à courrir après l'argent pour régler les factures, mon coeur a retrouvé cette lumière intérieure d'une présence transcendante qui inspire chacun de mes pas. Merci la vie! Au niveau du bateau j'ai fait intervenir un spécialiste qui m'a vivement conseillé de changer le relais de démarreur par un neuf plus puissant. La partie électrique du moteur a donc été totalement revue avec le remplacement du démarreur. Le démarrage est maintenant fiable ce qui n'tait plus le cas depuis que la fuite du coude d'echappement avait quelque peu aspergé d'eau de mer certaines parties du moteur dont l'alternateur et le démarreur. C'est vraiment un travail de longue haleine de rénover un bateau.

  • 19 décembre: retour à Raiatéa - Tahaa
    Parti à 15h30, je suis arrivé le lendemain à 21h30 à la passe de teavapiti en face de Uturoa. Vent arrière tout le long, le bateau aussi stable que si j'étais à quai! On a du mal à croire le loch qui indique ses 5 noeuds. L'eau défile avec mes souvenirs de navigation avec Isabelle et Lilou. Je laisse les flots emporter mes griefs, mes peines, mes rancoeur pour m'ouvrir à la magie de l'instant présent. La clarté particulière qui émane des reflets argentés me plonge dans un état de conscience intermédiaire entre veille et songe. Je laisse les pensées défiler sans m'y accrocher, comme si mon coeur deversait son trop plein, tout ce que je n'ai pas su entendre jusque là. Je sais que j'ai pris la bonne décision, mon coeur souffrait de cette relation qui devenait de plus en plus pesante pour les deux parties. L'alchimie de l'amour s'etait eteinte, même s'il reste une grande tendresse et affection. Ce n'est pas suffisant pour relever les defis de la vie à deux. J'ai fait le bon choix....j'assume et je laisse les regrets dans le sillage. Il faut regarder devant, fortifié des leçons du passé. Je lui souhaite d'être heureuse dans sa nouvelle vie. Pour l'heure même si je sais que je devrai me rapprocher de la métropole pour Lilou et tous ceux que j'ai laissé là-bas, je n'arrive pas du tout à me visualiser là-bas, en France....qui vivra verra....

  • 20 décembre: au quai d'Uturoa
    Rencontre providentielle avec Françoise et Richard. En m'amarrant à quai (je suis étonné moi-même de la facilité avec laquelle je manoeuvre seul ce bateau de 12 mètres et de 11 tonnes) Richard vient m'aborder: ils viennent d'embarquer sur un bateau de location et s'apprêtent à visiter les îles sous le vent. Je joue au guide et leur donne quelques repères et quelques spots favoris de mouillage. Pour me remercier Richard m'invite à leur bord. Je fais alors la connaissance de Françoise, quinquagénaire végétarienne épanouie pratiquant le yoga et pratqiuant la sophrologie, le Reiki et l'hypnothérapie. Je me dis que c'est pour moi. Après tous ces mois passés à enseigner, à donner, il est temps pour moi de me requinquer, de recevoir. Elle me propose une séance d'hypnose, j'accepte en échange d'un cours particulier de yoga. J'attendais de cette séance de m'aider à vivre le deuil de la séparation, en fait le travail est allé beaucoup plus loin que prévu, vers les traumas de l'enfance. Ce fut une expérience libératrice dont je suis ressorti transformé, différent. Un beau cadeau de Noël assurément! J'accepte de recevoir et d'être aimé pour ce que je suis et non pour ce que je donne. Amen!

  • 23 décembre: mouillage à Tahaa
    Retour au bercail: la baie d'Apu à Tahaa, face à Marina Iti où je faire mon yoga dés l'aurore. Un des lieux les plus paisibles qu'il m'ai été donné de visiter en Polynésie. Il y a là une petite communauté d'amis qui vit en retrait de l'agitation urbaine. Le mouillage y est serein sur corps morts par 30 mètres de fond. La baie s'ouvre sur le sud-ouest et est donc relativement protégée du Sud-est par sa pointe et du nord par la montagne. C'est ici que je passerai les fêtes en compagnie de mes amis et élèves.

  • 25 décembre: Joyeux Noël!
    Je le passe en compagnie d'amis sur Tahaa. J'ai beaucoup de photos en retard à publier sur ce site. Je n'ai tout simplement pas eu accès à un scanner pour m'en occuper. L'idéal serait un appareil numérique. Ce qui serait bien comme cadeau de Noël des plus fidèles lecteurs "à croc" se serait de se cotiser pour m'en offrir un! Pourquoi pas on peut toujours croire au Père Noël à 40 ans non? Allez je lance l'idée, ceux qui sont prêt à cotiser pour que je leur face de superbes photos que je pourrai joindre à la lettre de diffusion et sur le site n'ont qu'à m'ecrire et je les mettrai en relation entre eux. D'ici là je vous souhaite à tous de bonnes fêtes et plein d'Amour en famille ou non.